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Une conférence de l’UPU souligne la nécessité d’une réglementation postale moderne

La Conférence de l’UPU sur la régulation postale a réuni des représentants des opérateurs postaux, des régulateurs et des gouvernements pour discuter des changements réglementaires nécessaires au maintien de la viabilité de la poste face aux changements notables intervenus récemment sur le marché.

Masahiko Metoki, Directeur général du Bureau international de l’UPU, a ouvert la conférence en soulignant les principaux problèmes auxquels les régulateurs doivent faire sur le marché postal actuel.
 
«Nous connaissons tous les difficultés rencontrées par les entités postales depuis la fin du siècle dernier. Celles-ci ont rendu nécessaires l’adoption de principes de multilatéralisme afin de résoudre les nouveaux problèmes et conflits ainsi que l’établissement de cadres réglementaires modernes et la réforme du secteur postal», a-t-il déclaré.
 
Le secteur a subi récemment les effets de la pandémie de COVID-19, de l’inflation, de la déflation, de la stagflation et du déclin rapide des volumes de courrier, qui constituent la majeure partie des revenus postaux.
 
Le premier groupe de discussion, animé par Rajeev Venugopal, Directeur général du département des relations internationales de Postes Canada, a donné un aperçu mondial et régional des faits nouveaux en matière de politique et de réglementation en rapport avec le service postal universel. Lors de ces discussions, Bruno Basalisco, Directeur de Copenhagen Economics, Peter Dunn, Directeur des relations européennes de Cullen International, et Robert Pochmarski, administrateur principal de la Direction générale du marché intérieur, de l’industrie, de l’entrepreneuriat et des petites et moyennes entreprises de la Commission européenne, ont présenté leurs vues.
 
M. Basalisco a présenté les résultats d’une étude récente sur les effets de la pandémie sur la réglementation du secteur postal, notant les mesures positives mises en œuvre pour faire face à l’évolution rapide des besoins de la clientèle. Il a toutefois noté que, dans certains cas, la réglementation était en retard sur l’innovation postale.
 
«De nombreux opérateurs postaux ont indiqué que les cadres [réglementaires] existants n’étaient pas adaptés aux besoins», a-t-il déclaré.
 
En outre, les intervenants ont souligné la nécessité de trouver un équilibre entre les prescriptions relatives à l’obligation de service universel définies par les régulateurs et la flexibilité nécessaire à l’innovation, faute de quoi les gouvernements devraient fournir un soutien accru.
 
M. Dunn a ajouté que la réglementation ne devrait pas empêcher la poste de combler une lacune du marché, tandis que M. Pochmarski a prévenu que la durabilité du secteur était menacée si la réglementation postale n’était pas modernisée.
 
Le deuxième groupe de discussion, animé par Nermin Hassan, Chef de la coopération internationale de la poste égyptienne, a examiné la corégulation et d’autres stratégies réglementaires. Parmi les autres intervenants figuraient Ong Ton San, Directeur principal de l’accès au marché et du développement de la concurrence d’Infocomm Media Development Authority de Singapour, Allison Levy, Conseillère politique principale de la Commission de régulation postale des États-Unis d’Amérique, et Luis González, Directeur des services postaux de l’organisme de réglementation des services de communication de l’Uruguay.
 
La deuxième séance a mis l’accent sur le fait que la régulation postale ne devait pas se faire dans le vide et qu’il fallait que tous les acteurs clés s’expriment pour que le secteur reste rentable.
 
M. Ong a donné aux participants un aperçu des récents changements apportés au système réglementaire de Singapour, notamment l’élargissement des pouvoirs de réglementation concernant le déploiement des casiers à colis. Conformément à ces changements, l’accès est désormais libre pour tous les agents de distribution, l’objectif étant de contribuer à éliminer les doubles emplois au niveau des infrastructures pour la distribution sur le dernier kilomètre.
 
Mme Levy a noté que la récente loi américaine sur la réforme des services postaux a permis de prendre en considération les points de vue des différentes parties prenantes afin de supprimer les procédures lourdes et de permettre à la poste de travailler de manière plus souple.
 
M. González, quant à lui, a noté que l’Uruguay avait instauré un dialogue régulier entre le régulateur, l’opérateur postal, divers ministères, des acteurs privés et d’autres intervenants de la chaîne logistique afin d’établir des liens de confiance entre tous les acteurs, alors que le pays revoit ses méthodes de travail.
 
Marjan Osvald, Vice-Directeur général du Bureau international de l’UPU, a souligné l’importance de la collaboration pour promouvoir l’harmonisation et la modernisation de la régulation postale.
 
«Ce que nous devrions vraiment retenir de cette conférence, c’est que les définitions du marché postal ont vingt-cinq ans», a-t-il déclaré.
 
La conférence a été organisée en marge des réunions de l’organe de supervision de l’UPU, le Conseil d’administration, qui ont eu lieu du 16 au 20 mai 2022.