news

L’UPU se rapproche de la transition vers l’énergie verte

La table ronde en ligne intitulée «La poste pour la planète – Les voies de l’énergie verte pour un secteur fiable et résilient» a réuni des experts des secteurs de l’énergie et de la poste pour débattre de la transition du secteur postal vers l’énergie renouvelable.

La table ronde a eu lieu le 4 octobre, dans le contexte de la célébration de la Journée mondiale de la poste à l’UPU. Les intervenants ont examiné la nécessité d’agir pour le climat sur tout le réseau postal à la lumière des menaces actuelles pesant sur la sécurité énergétique.
 
Ouvrant la table ronde, Marjan Osvald, Vice-Directeur général du Bureau international de l’UPU, a déclaré que «toute menace pour la fourniture ou l’accessibilité financière de l’énergie devrait être considérée comme une menace pour le système postal lui-même».
 
Le Vice-Directeur général a aussi rappelé le danger que les événements météorologiques extrêmes exacerbés par le changement climatique représentaient pour le secteur postal.
 
«Ce qui importe, c’est comment nous répondons à ces menaces. Notre infrastructure postale a besoin d’être résiliente face à ces perturbations. Nous devons investir dans une infrastructure capable de s’adapter à une nouvelle réalité et de se relever rapidement des effets d’événements extrêmes», a-t-il ajouté.
 
Définir le cadre
 
Siva Somasundram, Directeur des politiques, de la régulation et des marchés du Bureau international, et Rabia Ferroukhi, Directrice du centre de connaissances, de politique et de finance d’International Renewable Energy Agency (IRENA), ont débattu de la situation énergétique actuelle et de la transition vers des alternatives plus écologiques dans le secteur postal et au-delà.
 
Mme Ferroukhi a souligné l’importance d’une transition vers des énergies renouvelables afin d’atténuer le changement climatique, mais aussi afin de garantir la sécurité énergétique et de réduire la pauvreté énergétique, mettant en avant en particulier l’écart entre les pays industrialisés et ceux en développement.
 
Elle a ajouté que l’électrification était un élément clé du bouquet d’énergies renouvelables et que les postes feraient bien d’accorder la priorité à la réorganisation de leurs parcs de véhicules à carburant en les remplaçant par des véhicules électriques.
 
M. Somasundram a souligné que des mesures en faveur de la transition seraient commercialement judicieuses.
 
«La société civile évolue vers une demande de services plus respectueux du climat; il y a donc une opportunité que les postes devraient saisir pour occuper cette niche de produits et de services plus verts qu’exigent les clients», a-t-il déclaré.
 
Il est convenu qu’il y avait au sein du secteur postal des disparités de technologie, de connaissances et d’aptitudes à mettre en œuvre les pratiques exemplaires dans le cadre de la transition vers une infrastructure d’énergies renouvelables et a ajouté que l’UPU œuvrait à réduire ces disparités. Il a fait remarquer qu’il était nécessaire de trouver des flux de financement stables pour les projets en faveur du climat.
 
Réussites postales
 
Le deuxième panel présentait deux exemples probants de postes finançant leur transition écologique par différents moyens.
 
Margaux Meidinger, Chef des affaires européennes de RSE de La Poste française, a rejoint le panel pour présenter les initiatives de financement de l’opérateur français. Son obligation verte lui a rapporté 500 millions d’EUR en 2018 pour réduire les émissions des transports et des bâtiments. Forte de ce succès, La Poste a réuni 1,2 milliard d’EUR grâce à son obligation durable en 2022, ce qui lui a permis de faire d’autres investissements dans le transport et les bâtiments propres, en plus des projets à incidences sociales.
 
«Écologiser nos obligations est une façon parmi d’autres d’écologiser notre économie. Les investisseurs sont vraiment à la recherche de ce genre de projets, car ils veulent investir dans l’économie verte», a expliqué Margaux Meidinger, faisant remarquer que leur obligation durable avait été 2,4 fois sursouscrite et que la tendance gagnait déjà d’autres secteurs.
 
Verny Rodríguez Martínez, coordonnateur de la Commission de gestion environnementale de Correos de Costa Rica, a présenté le récent projet de véhicules électriques et de panneaux solaires de la poste du Costa-Rica, financé par la Banque centraméricaine d’intégration économique.
 
Il a décrit l’engagement de l’opérateur désigné en faveur d’un programme institutionnel de gestion environnementale complet commençant par l’évaluation de sa propre empreinte carbone au moyen de la solution en ligne d’analyse et de production de bilans sur les émissions de carbone (OSCAR) de l’UPU.
 
«OSCAR nous a permis d’identifier nos besoins pour remplacer notre parc de véhicules à carburant fossile par des véhicules électriques», a-t-il déclaré.
 
Siva Somasundram a souligné l’importance d’évaluer l’empreinte carbone du secteur, encourageant d’autres opérateurs à utiliser OSCAR pour mieux identifier la part du secteur dans les émissions globales.
«Le secteur postal est un élément clé du secteur de la logistique, et nous avons une empreinte importante. Il est temps que nous cherchions à résoudre ce problème à un niveau concerté», a-t-il déclaré.
 
Les objectifs volontaires de réduction des émissions sont définis par la résolution C 17/2021 du Congrès d’Abidjan, sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur postal.
 
L’UPU encourage tous les opérateurs à mettre en place des processus internes pour le suivi et l’élaboration de rapports de leur consommation d’énergie, dans le double but de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de rechercher une plus grande sécurité énergétique.
 
Regardez le séminaire en ligne en français ou en espagnol.