Conférence de presse- Petit-dejeuner

Berne. Ce qui suit est la transcription du petit-déjeuner de presse organisé durant la cérémonie de passation des pouvoirs de l’Union postale universelle, à laquelle ont pris part Masahiko Metoki et Marjan Osvald, les nouveaux Directeur général et Vice-Directeur général du Bureau international de l’UPU. Le format du petit-déjeuner de presse consistait en des remarques liminaires suivies d’une séance de questions-réponses.

Masahiko Metoki: : Bonjour. Je vous souhaite à toutes et à tous une très bonne année! Je vous remercie d’assister à la cérémonie de ce jour. Malheureusement, aucune réception n’est organisée. J’en suis désolé. Je suis très humblement honoré d’être le Directeur général du Bureau international de l’UPU. Comme vous le savez, l’UPU est l’une des plus anciennes organisations internationales. Mais je ne crois pas cependant qu’elle soit une organisation désuète. Il y a environ cent cinquante ans, l’UPU a été établie comme l’une des organisations internationales les plus avancées pour créer des outils de communication. Désormais, nous vivons une période très difficile alors que nous tentons de répondre aux demandes et aux changements de la société. En ma qualité de Directeur général du Bureau international de l’UPU, je ferai tout mon possible pour comprendre les tendances actuelles et pour surmonter les défis avec les Pays-membres. Je me réjouis de répondre à vos questions. Merci beaucoup.

Marjan Osvald: Bonjour! Guten Morgen! Frohes Neues Jahr! Je me permets de dire quelques mots en allemand, qui est la première langue étrangère que j’ai apprise! Je m’appelle Marjan Osvald, je viens de Slovénie, où j’ai travaillé vingt-cinq ans pour la poste nationale, et, en un sens, j’étais un client de l’UPU durant ces vingt-cinq années. Maintenant, j’ai changé de rôle. Tout comme le Directeur général, je suis heureux et fier de représenter mon pays, la Slovénie, en tant que fonctionnaire élu. Nous avons eu une forte concurrence avec de nombreux candidats. Je crois que les membres ont décidé de changer, et je serai ravi d’accompagner M. Metoki-san dans ses efforts pour rendre cette organisation plus forte et meilleure. La numérisation a fortement imprégné nos vies, et nous devons trouver un moyen de maintenir le contact avec nos clients.
Malheureusement, l’écart entre les pays développés et les pays les moins avancés a augmenté. L’un de nos objectifs est bien entendu de réduire cet écart. Je suis impatient de travailler avec les Pays-membres de l’UPU et de soutenir Masahiko Metoki, le Directeur général. Et comme je l’ai affirmé durant ma campagne, j’œuvre pour la responsabilité, la transparence et l’éthique des affaires. Cela constituera un principe de base de mon travail pour les quatre prochaines années. Je vous remercie. Je suis prêt à répondre à vos questions.

Questions-réponses
Kyodo News: Quelles sont les tâches les plus délicates que vous traiterez en priorité une fois que vous serez en charge?


Masahiko Metoki: Durant ma campagne, j’ai évoqué l’appel aux Pays-membres à s’engager. Je n’ai jamais présumé qu’il était nécessaire de changer mon opinion. Toutefois, nous devons maintenant regarder la réalité en face, à savoir que la COVID-19 est là. Il est nécessaire de trouver toutes les solutions possibles, de travailler et de surmonter cette situation très difficile pour nos Pays-membres. Je comprends bien que la COVID-19 est une situation absolument terrible. Mais en même temps, grâce à cette expérience, nous avons maintenant de nouvelles opportunités telles que le développement de la communication à distance et l’essor incroyable du commerce électronique. J’ai essayé de demander aux Pays-membres ce qu’ils attendaient. Pour répondre à leurs demandes, j’utiliserai la capacité du Bureau international à fournir aux Pays-membres des solutions qui améliorereront leur situation individuelle. C’est très important pour nous.

Marjan Osvald: La première priorité pour moi sera de discuter avec tous les employés de l’UPU. J’ai travaillé avec le Bureau international. Je crois qu’une touche personnelle et une discussion privée signifient beaucoup pour les employés. Avec le nouveau changement de Direction le 1er janvier 2022, je crois que c’est une manière de montrer du respect à l’égard de nos employés qui travaillent ici et de les motiver en vue des réalisations futures. Quant au travail de l’Union, la tâche sera de renforcer la communication avec les Unions restreintes, qui font réellement partie de l’organisation. En outre, nous aurons les sessions du Conseil d’exploitation postale et du Conseil d’administration, lesquelles nécessiteront des tâches à accomplir. Par ailleurs, certaines activités seront liées à l’ouverture de l’organisation, et nous aurons le Congrès extraordinaire en 2023. Par conséquent, le Directeur général et moi aurons à évaluer plusieurs priorités dans un laps de temps court, puis à définir de bonnes propositions.

AllAfrica Global Media: La pandémie de COVID-19 est maintenant là depuis deux ans. Le commerce électronique a enregistré une forte croissance, et vous avez suggéré d’éventuelles opportunités pour les postes dans ce segment. Pourriez-vous nous dire de façon rétrospective comment cela a affecté les pays en développement ces deux dernières années? Merci.

Masahiko Metoki: Cette période n’a pas été facile, en particulier pour les pays en développement. En raison de la COVID-19, nous avons pris conscience de l’importance de la responsabilité sociale des opérations postales. Les pays en développement ont particulièrement souffert de la COVID-19. Même avant, ils avaient souffert d’une regrettable pénurie de ressources et d’opérations inefficaces. En un sens, c’est une excellente opportunité, car nous avons une chance de parler directement aux pays en développement et à leurs gouvernements, et de leur offrir directement des possibilités. La poste deviendra une solution au transport de médicaments grâce à sa vaste infrastructure. Il n’a pas été facile d’organiser cela, et les gouvernements pouvaient en comprendre la nécessité uniquement dans une situation d’urgence. De ce fait, nous nous efforcerons d’utiliser chaque occasion qui se présente pour les persuader et les informer de cette nécessité. Je crois que c’est également un rôle très important de l’UPU.

Marjan Osvald: Le coronavirus a des incidences positives et négatives sur nos travaux, si je puis m’exprimer ainsi. Commençons par les positives, qui, malheureusement, ont concerné avant tout les pays industrialisés ou développés. Je pense que nous sommes devenus plus efficaces. Les conférences sont maintenant organisées en ligne. Je crois que nous sommes maintenant plus connectés que nous ne l’étions. Je me rappelle combien il était difficile il y a cinq ans d’organiser une conférence pour 20 à 30 pays; il était presque impossible de trouver une date convenable. Maintenant, avec Zoom et MSTeams, c’est devenu facile. Malheureusement, pour les pays en développement, les incidences négatives sont plus importantes. Les compagnies aériennes ont quasiment interrompu leur trafic et les échanges de courrier sont devenus très abstraits. Les pays les moins avancés en souffrent énormément. Comme l’a évoqué le Directeur général, l’un de nos objectifs est d’essayer de trouver des moyens d’aider les pays les moins avancés pour surmonter cette crise. L’an passé, en réalité, lorsque nous avons tenté d’organiser le Congrès de 2020 en Afrique, nous pensions que la crise liée à la COVID serait terminée. On dirait que c’est une histoire sans fin, et nous devons nous adapter et trouver le moyen d’en sortir.

Assahi Shimbun: Monsieur le Directeur général, concernant les incidences positives de la COVID-19, vous avez dit que les postes pouvaient distribuer des médicaments. Pouvez-vous nous parler plus spécifiquement de leur rôle central dans la distribution de vaccins?

Masahiko Metoki: Notre but est d’aider les pays. Pour la distribution de vaccins, nous devons par exemple contrôler les températures spécifiques. J’aimerais dire à chaque gouvernement que nous avons pris conscience de cette nécessité et que nous disposons tous de la faisabilité physique pour ce genre de distribution. Il ne faut pas plus d’un week-end pour traiter de tels envois. Nous devons transporter quelque chose physiquement, et seul le réseau postal, le territoire postal unique à travers le monde, peut le faire. En tant que Directeur général, je fais aujourd’hui la promesse de trouver une possibilité pour le futur. Les médicaments, et plus particulièrement ceux contre la COVID-19, changeront dans un futur proche. Les efforts déployés par les opérateurs désignés sont essentiels.

Marjan Osvald: C’est l’une des incidences négatives que j’ai évoquées dans ma précédente intervention. Les réseaux postaux font partie de l’infrastructure essentielle. Dans les pays industrialisés ou développés, les postes ont été en mesure de s’organiser et d’aider à distribuer les vaccins. Bien sûr, c’est une tâche spécifique pour laquelle il faut disposer de l’infrastructure adéquate, ce qui, malheureusement, n’est pas le cas dans les pays les moins avancés. Comme l’a dit le Directeur général, nous devons trouver une solution. Avoir le droit d’être vacciné est également une question très politique. Évidemment, nous ferons tout ce qui est possible pour assister les Pays-membres, ceux qui nous le demandent, pour les aider à distribuer les vaccins. Au bout du compte, ce sont les Pays-membres et les opérateurs désignés qui définiront la marche à suivre. Nous pouvons guider, nous pouvons aider, mais ce sont les Pays-membres qui agissent.

Logistik Express: J’aimerais aborder le changement climatique et l’impact environnemental des services postaux. Comment prévoyez-vous d’amener le secteur postal à adopter une perspective plus claire de nécessité, de durabilité et de changement climatique? Merci.

Masahiko Metoki: C’est une très bonne question. Comme vous le savez, chaque opérateur désigné déploie tous les efforts possibles en la matière. Au Japon, je respecte vraiment ce mouvement. La première priorité de l’UPU est d’aider chaque Pays-membre à réaliser les Objectifs de développement durable. Une motivation accrue sera nécessaire chez les Pays-membres. Le renforcement pour les pays développés est également très important. Les Pays-membres ont des problèmes spécifiques différents. Par conséquent, le plus important pour l’UPU est d’harmoniser et de partager des solutions pour ces problèmes globaux entre Pays-membres.
Marjan Osvald: Les Objectifs de développement durable des Nations Unies  devraient être adoptés par tous les secteurs. J’aimerais vous rappeler que, grâce à l’initiative de l’Allemagne, de l’Autriche et de la France, nous avons adopté une résolution en ce sens lors du dernier Congrès postal universel. Je peux simplement dire que, venant d’un petit opérateur désigné que je peux citer en exemple, les opérateurs désignés doivent faire plus pour atteindre ces objectifs, et les gouvernements doivent les aider. Notre rôle avec le Directeur général est de montrer la voie et de consolider ces objectifs, ce qui doit faire partie des discussions quotidiennes. Le changement climatique nous y oblige.

Yomiuri Shimbun: Merci. Vous avez évoqué l’écart entre pays développés et pays en développement. Pourriez-vous nous dire comment vous comptez combler cet écart?

Masahiko Metoki: L’écart entre pays développés et en développement contrôle les recettes d’exploitation. Vous savez probablement que la question des frais terminaux découle également de cet écart. Il existe aussi un grand écart dans l’économie mondiale. L’UPU est à l’origine une organisation technique qui veille à ce que les questions techniques et non politiques soient résolues. De ce fait, le rôle de l’UPU est de réagir très rapidement et d’aider les pays en développement de manière pratique afin de répondre à leurs besoins. Le premier rôle de l’UPU est celui de coordonnateur, mais l’organisation doit également offrir la possibilité de débattre et de trouver des compromis.