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Le programme de sécurité postale continue d'aller de l’avant malgré les obstacles posés par la COVID-19

Recertification et formation d'experts virtuelles, examens d’équivalence, harmonisation, préparation à l’échange de données électroniques préalables – le programme «Sécurité postale» de l’UPU n’a pas chômé cette année.

Les restrictions de déplacements imposées par la pandémie mondiale n’ont pas stoppé l’avancement des travaux dans ce domaine d’importance.

À compter de janvier 2021, la transmission de données électroniques préalables sera exigée pour les postes lorsqu’elles expédieront et recevront des envois dans le monde entier. L’échange de données électroniques préalables a été créé à l’origine pour identifier les menaces à la sécurité de l'aviation.  Désormais, il a été porté à un niveau plus élevé, d’après Dawn Wilkes la cheffe du programme de «Sécurité postale».

«Les organisations douanières des lieux de destination réalisent qu’elles peuvent employer ces données à des fins de taxation, de statistiques, ainsi que de détection d’armes à feu, de drogues et de produits pharmaceutiques qui ne sont pas supposés être dans des envois», a-t-elle déclaré.

Beaucoup de postes utilisent déjà les données électroniques préalables. «Notre principal objectif est de s’assurer que tout le monde dans les Pays-membres – notamment les opérateurs désignés, les autorités douanières et les autorités nationales – sache comment rendre la chaîne logistique sûre et sécurisée», a ajouté Dawn Wilkes. 

Les normes de sécurité postale S58 et S59 de l’UPU sont entrées en vigueur en 2016. La norme S58 concerne spécifiquement la sécurité physique et du personnel, et la norme S59 l’inspection du courrier.

Le Groupe «Normalisation» (GN) de l’UPU supervise le déploiement de ces normes et approuve tout changement qui y est apporté. Le Groupe «Sécurité postale» (GSP) a créé une équipe d’experts «S58/S59» visant à améliorer le processus de certification et à soumettre des recommandations au GN.

Cette équipe se compose de l’Australie, des États-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni et de l’Union postale des Amériques, de l’Espagne et du Portugal, le Bureau international de l’UPU assurant un rôle administratif.

L’un des résultats des travaux de cette équipe d'experts a été une proposition soumise au GN visant à harmoniser les normes S58 et S59 avec le Cadre de normes SAFE de l’Organisation mondiale des douanes (OMD).

«Nous avions déjà mis en exergue le statut d’agent habilité de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) dans les premières versions des normes S58 et S59, et nous avons désormais ajouté le cadre de normes SAFE de l’OMD. En outre, l’OMD a reconnu les normes S58 et S59 comme équivalentes à son Cadre de normes SAFE», a précisé Mme Wilkes.

Équivalence S58/S59

La raison à cette coopération était de permettre aux Pays-membres dont les opérateurs désignés avaient déjà obtenu le statut d’agent habilité ou le statut d’opérateur économique agréé de l’OMD d’obtenir une équivalence avec les normes S58 et S59.

Pour rendre cela possible, l’équipe d'experts a établi un processus de certification simplifié supplémentaire qui permet aux opérateurs désignés disposant déjà d’un processus de certification d’obtenir une équivalence S58 et S59 via une évaluation virtuelle. 

Royal Mail Group a été le premier opérateur désigné à prendre part au test pilote de ce processus d’équivalence en juillet 2020.

Martin O’Brien, Directeur du département de la sécurité internationale et de l'aviation chez Royal Mail, a expliqué à l’UPU comment les relations avec les autres postes ont changé, conséquence du processus de certification.

«Le processus a amélioré les relations, déjà positives, avec les représentants de United States Postal Service (UP – Programme sécurité postale) et avec l’UPU. Des discussions constructives avec les autres postes débuteront au moment de la certification afin d’encourager et d’appuyer la réalisation de ce processus.»

Son conseil aux autres postes visant l’équivalence S58/S59? «Préparez-vous et familiarisez-vous avec les ensembles de questions relatives aux normes S58 et S59 ainsi qu’avec les règles auxquelles vous vous conformez déjà. Utilisez le guide qui a été produit et demandez à l’Union de vous aider à remplir les documents nécessaires.»

Dans l’intervalle, certains pays d’Amérique latine et des Caraïbes – les deux régions qui ont adopté le plus rapidement les normes – arrivent au terme de leur certification de trois ans.

Dawn Wilkes explique pourquoi: «Traditionnellement, ces régions ont eu des groupes d'action régionaux de sécurité postale plus forts qui ont été bâtis sur plusieurs décennies.»

L’équipe d'experts a abouti à un processus de recertification pour les trois niveaux de certification – or, argent et bronze.

Le Costa-Rica, El Salvador et le Mexique, par exemple, avaient tous les trois obtenu une certification argent, et il a été déterminé par l’équipe d’experts que les pays qui souhaitaient être recertifiés au même niveau avec la même installation principale pourraient effectuer le processus virtuellement. El Salvador et le Mexique ont opté pour cette solution.

Dans ses observations, Roberto Baranoha, de Correos de El Salvador, a fait part de la satisfaction de l’opérateur désigné quant au fait que les normes S58 et S59 étaient entièrement harmonisées avec les exigences d’autre organismes internationaux tels que l’OMD, l’OACI et l’Association du transport aérien international.    

La Direction de Correos de El Salvador a considéré le processus comme positif, «car il garantit que nos services postaux sont conformes aux règles internationales en termes de sécurité postale, sont adaptés aux activités et bénéficient à tous les acteurs, clients, douanes, opérateurs désignés et compagnies aériennes», déclare M. Baranoha. 

Nouveaux experts

Un autre objectif essentiel du GSP est d’essayer d’accroître le nombre d'experts sur le terrain. Grâce à un financement provenant de différentes sources, l’UPU a monté un programme de formation visant à renforcer les capacités avec l’aide de l’Organe international de contrôle des stupéfiants et de l’OMD.

«Nous avons couvert cinq régions en 2019, et durant les formations, nous avons mis l'accent sur les certifications S58 et S59 et sur la façon de préparer les opérateurs désignés à ces certifications et d’examiner une installation», a expliqué Dawn Wilkes.

«Nous avons aussi mis l'accent sur la communication avec les responsables douaniers dans les pays et sur la manière de travailler de concert pour réduire les menaces pour le courrier, notamment comment identifier les nouvelles substances psychoactives, comme le fentanyl, qui sont de plus en plus répandues.» 

Durant la formation, l’UPU a pu identifier des étudiants sortant du lot et qui ont été choisis pour travailler avec des experts de la région. Parmi eux, Brent Lapsey, de Saint-Kitts-et-Nevis.

Il a reçu une bourse de la part de l’UPU pour devenir membre d’une équipe mise sur pied pour mener un examen de sécurité sur site à Saint-Vincent-et-Grenadines, en octobre 2019, sous la direction de Owena Beepot Pryce, Coordonnatrice régionale de projet de l’UPU.

Cet examen lui a permis de retirer de nombreux enseignements. «J’ai l’intention d’utiliser les connaissances que j’ai acquises pour renforcer la sécurité et effectuer des séances de formation dans mon pays», a-t-il déclaré.

Les apprenants retenus doivent poursuivre leur formation via des ateliers virtuels en novembre. À l’origine, ils devaient se rendre au Bureau international de l’UPU, à Berne, pour se familiariser avec les procédures administratives et la façon de rédiger des rapports. Mais comme pour beaucoup d’autres activités prévues en 2020, il faudra se contenter d’une activité en ligne.