La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP26, est entrée dans sa deuxième semaine de discussions à Glasgow et a concentré l’attention du monde entier sur la route vers des émissions nettes zéro. Alors que les dirigeants du monde entier discutent des actions à prendre pour lutter contre le changement climatique, le secteur postal continue de prendre des mesures positives pour réduire son empreinte environnementale.
«Un défi central en matière de durabilité pour le secteur postal est d’en faire plus avec moins, ce qui implique d’augmenter notre impact social et économique pour la clientèle et les gouvernements, tout en réduisant simultanément nos émissions de gaz à effet de serre», a expliqué James Hale, expert «Environnement et développement durable» à l’UPU.Lors du 27e Congrès postal universel à Abidjan (République de Côte d’Ivoire) plus tôt cette année, l’UPU a établi son intention d’agir et de coopérer plus pour lutter contre le changement climatique, adoptant une résolution que M. Hale a décrite comme un «immense pas en avant».
Cette résolution engage l’UPU à établir des objectifs possibles en matière de réduction des émissions et à envisager des services internationaux au bilan carbone neutre dans le secteur postal. Elle favorisera également la diffusion des connaissances en matière de stratégies de réduction des émissions, de financement de l’action climatique et de mesures d’adaptation au changement climatique. L’UPU permet déjà l’établissement de rapports sur les émissions de carbone par le biais de sa solution OSCAR, un outil en ligne d’analyse et de production de bilans sur les émissions de carbone.
«Cette résolution nous met en position de force à un moment où les gouvernements se rassemblent à Glasgow pour le sommet de la COP26, et un point important qui va être examiné est celui de la finance climatique. C’est une très grande opportunité pour le secteur postal car, collectivement, si nous travaillons ensemble, nous pouvons accéder à des fonds pour l’amélioration de l’infrastructure, en particulier pour des infrastructures résistantes au changement climatique et à faibles émissions en carbone», a ajouté M. Hale.
La diffusion des connaissances entre les postes sera d’une importance extrême à l’avenir. On peut en effet apprendre beaucoup des diverses initiatives vertes mises en œuvre dans le monde.
Singapour
À Singapour, les efforts de SingPost en matière de durabilité sont concentrés autour de quatre piliers: efficacité de la flotte, efficacité des bâtiments, efficacité opérationnelle et collaboration des parties prenantes. La poste vise une réduction de 35% de ses émissions de scope 1 (directement générées par l’entreprise) et de scope 2 (indirectes, mais liées à l’énergie générée pour les opérations de l’entreprise) pour ses opérations à Singapour d’ici à l’exercice de 2029/2030, par rapport aux niveaux de l’exercice de 2018/2019.
Michelle Lee, responsable des services d’entreprise et de la durabilité pour SingPost, a déclaré: «Nous allons également examiner nos émissions de scope 3.» Les émissions de scope 3 sont celles émises indirectement par une entreprise tout le long de sa chaîne de valeur.
«Nous nous sommes engagés à remplacer l’ensemble de notre flotte de véhicules par de l’électrique d’ici à 2026 et nous procédons déjà à des essais dans l’utilisation de véhicules adaptés pour comprendre les modifications que nous devons apporter aux infrastructures et à la gestion de la flotte. Nous menons également des initiatives pour améliorer l’efficacité dans tous nos bâtiments et examinons l’utilisation des énergies renouvelables. Nous espérons investir de manière plus importante dans ce domaine et accordons la priorité à l’installation de cellules photovoltaïques sur nos propres bâtiments», a ajouté Mme Lee.
Kazakhstan
Dans le même temps, KazPost, l’opérateur postal du Kazakhstan, s’est engagé à améliorer ses performances environnementales avec un plan de transition vers un développement à faible carbone d’ici à 2030.
Assel Sadvakassova, gestionnaire principale des questions environnementales à KazPost, a expliqué que, d’ici à son échéance de 2030, la poste prévoit de passer au gaz naturel pour 150 de ses locaux et de remplacer les lampes luminescentes par des lampes à LED pour l’éclairage de 450 000 m2. L’opérateur postal actualisera également sa flotte de véhicules.
«En même temps, à partir de 2023, nous prévoyons de lancer un projet d’installation de panneaux solaires et d’éoliennes sur nos sites de production. La mise en œuvre de toutes ces mesures nous aideront à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 37% d’ici à 2030», a expliqué Mme Sadvakassova.
Hongrie
En 2020, Magyar Posta, en Hongrie, a établi un nouvel objectif visant à réduire ses émissions brutes de carbone de 18,1% d’ici à 2030 par rapport à 2017. Pour ce faire, l’opérateur a investi dans des véhicules électriques, la conduite verte, la réduction des déchets, l’amélioration de l’éclairage et la réduction de la consommation d’énergie. L’an dernier, la poste a acheté 50 triporteurs électriques et 261 vélos électriques, et prévoit d’en acheter encore l’année prochaine.
«Nous avons également mis à niveau l’éclairage sur 50 sites et remplacé les chaudières et la climatisation dans certains lieux. Grâce à cela, nous pouvons nous attendre à économiser 15 mégawattheures d’énergie. Grâce au suivi avancé de la consommation d’énergie dans les bâtiments et dans la flotte de véhicules, nous visons à éliminer les utilisations irresponsables d’énergie et même à réduire la surconsommation entraînée par les pannes en assurant une maintenance régulière», a déclaré Gyöngyi Albu, qui travaille pour le service des affaires environnementales, sanitaires et sécuritaires de la poste.
Bosnie et Herzégovine
Outre les véhicules électriques, l’éclairage par lampes à LED et des systèmes de chauffage plus verts, BH Pošta, en Bosnie et Herzégovine, investit également lourdement dans l’utilisation des sources d’énergie renouvelable pour ses installations, puisque cela peut, selon les termes du responsable, Enes Džihić, «apporter la plus grande contribution à la réduction d’émission de gaz nocifs». BH Pošta possède plus de 300 sites, dont la plupart sont adaptés à l’installation de panneaux solaires.
«J’ai mis en place un programme d’investissement pour notre première centrale solaire sur notre site dans la ville de Mostar, qui a beaucoup de jours d’ensoleillement. Nous attendons des effets significatifs de cet investissement. L’énergie solaire peut réduire considérablement les coûts de l’électricité pour les postes et peut également être réinjectée dans le réseau de distribution, générant des recettes supplémentaires», a ajouté M. Džihić.