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Projet COVID-19 EPI – Entretien avec Zoumaro Gnande, de La Poste du Togo

Les colis s’entassent dans tous les espaces de stockage libres au centre de tri de La Poste du Togo. Le centre n’arrive pas à répondre à la demande de la clientèle, car l’effectif a été réduit pour permettre l’application des règles de distanciation sociale et, en l’absence de vols internationaux, le courrier arrivant et partant est resté en suspens pendant plusieurs mois.

«La qualité de service offerte par La Poste du Togo est gravement affectée depuis le commencement de la pandémie de COVID-19», déclare Zoumaro Gnande, responsable du suivi du courrier au centre national de tri.
 
Selon lui, le plus dur à supporter a été de voir ces centaines d’envois arriver semaine après semaine au centre de tri et de ne pas pouvoir les expédier.
 
«Surtout les colis envoyés par les familles pour soutenir leurs membres à l’étranger», précise M. Gnande.
 
Depuis, La Poste a négocié avec les compagnies aériennes pour acheminer ses dépêches dans les plus courts délais possibles et les services ont été réorganisés avec un système de rotation du personnel.
 
La Poste du Togo a en outre pris plusieurs mesures pour lutter contre la propagation de la COVID-19. Des dispositifs pour se laver les mains ont été installés à l’entrée des bureaux de poste et dans les installations postales en général. Elle a aussi distribué des masques et du désinfectant pour les mains, et des affichettes ont été placardées pour sensibiliser le personnel et le public aux mesures de distanciation sociale.
 

«Je pense que la mesure la plus importante que nous avons prise est celle consistant à sensibiliser continuellement le personnel et les clients au respect des consignes de distanciation sociale jusqu’à ce que la crise soit passée», dit M. Gnande.

 
Malheureusement, l’équipement nécessaire, tels que masques, gels désinfectants, dispositifs de lavage des mains et thermomètres pour prendre la température des personnes entrant dans les bureaux de poste, a commencé à manquer.
 
Tandis que le Togo était aux prises avec ce problème de protection de ses employés et de ses clients, un projet prenait forme à l’UPU.
 
La Direction du développement et de la coopération du Bureau international de l’UPU a noué un partenariat avec le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) autour d’un projet de distribution d’équipements de protection individuelle contre la COVID-19 dans les pays vulnérables. Le projet a permis de distribuer 1,2 million de masques dans 32 pays, dont le Togo.
 
«Les masques qui nous ont été donnés généreusement constituent un précieux moyen de protection pour la santé de notre personnel, qui en est très reconnaissant; de plus, nous les avons reçus au moment même où le prix de ces articles connaissait une forte augmentation», rapporte M. Gnande.
 
Néanmoins, le besoin en équipements de protection individuelle demeure. M. Gnande partage sa vision de ce que l’assistance apportée dans le cadre de ce projet pourrait être.
 
Pour commencer, il suggère de passer à l’utilisation de masques réutilisables au lieu de masques jetables.
 
«Cela permettrait des économies et libérerait des ressources pour l’achat d’autres équipements de protection individuelle», poursuit-il.
 
Il encourage aussi l’UPU et son Directeur général à poursuivre leurs efforts concernant les projets de développement en faveur des opérateurs postaux.
 
Selon lui, l’UPU pourrait promouvoir et mettre à la disposition des opérateurs des outils technologiques.
 
«Ce pourrait être des outils permettant aux clients de réaliser leurs opérations postales à distance, de manière qu’ils n’aient plus besoin de se rendre physiquement au bureau de poste pendant cette période de pandémie», propose-t-il.