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Courrier ferroviaire – Alternative efficace au transport aérien

L’Union postale universelle (UPU) encourage depuis plusieurs années le recours au réseau ferroviaire pour le transport international du courrier.

En avril 2017, elle a créé une équipe spéciale chargée d’explorer les meilleurs arguments en faveur de l’acheminement des envois postaux par train afin de renforcer la connexion et l’efficacité du réseau postal mondial.
 
Au cours de la pandémie de COVID–19, cette initiative a été mise à l’essai au moment où le transport aérien s’est interrompu en raison des confinements mondiaux et que de nombreux opérateurs cherchaient d’autres solutions pour l’acheminement du courrier au-delà des frontières.
 
«La pandémie a entraîné une interruption des vols internationaux plus importante et plus longue qu’attendue», indique Ján Bojnanský, Chef du programme «Transport» du Bureau international. «L’insuffisance des capacités de transport aérien a provoqué d’importantes accumulations d’envois, voire la suspension des services d’expédition vers certaines destinations.»
 
Selon Ján Bojnanský, le transport ferroviaire a suscité un vif intérêt de la part des opérateurs postaux pendant la pandémie, étant donné que cette solution représentait une alternative intéressante pour la distribution au-delà des frontières nationales. En avril 2020, le Comité de contact «UPU–Rail», constitué en novembre 2018 sur les bases de l’équipe spéciale, a travaillé avec les postes chinoise, lituanienne et polonaise ainsi qu’avec les exploitants ferroviaires pour mettre en place des trains-blocs réservés au transport du courrier circulant depuis la République populaire de Chine vers la Lituanie et la Pologne afin de résorber les énormes quantités de courrier en retard destiné à l’Europe. 
 
«Cette solution, qui fait partie d’un projet d’acheminement par voie ferroviaire entre la République populaire de Chine et l’Europe lancé il y a presque cinq ans, est maintenant régulièrement utilisée», explique M. Bojnanský. «En moyenne, cinq ou six conteneurs sont transportés sur cet itinéraire par semaine, pour un poids total de 120 à 170 tonnes par mois. Ce projet met en lumière le fait que le transport du courrier international par voie ferroviaire est une solution viable pour les Pays-membres de l’UPU, et l’expérience actuelle pourrait servir d’exemple afin d’être répliquée dans d’autres parties du monde.»
 
Le transport depuis la République populaire de Chine vers l’Europe prend entre douze et quatorze jours, ce qui restreint le type d’envois pouvant être acheminés par train, reconnaît M. Bojnanský. «Néanmoins, les trains sont de plus en plus rapides et les délais de transit diminuent, laissant présager une hausse des volumes pour ce mode de transport», ajoute-t-il.
 
Le Comité de contact «UPU–Rail» est aujourd’hui devenu le Forum «UPU–Rail», avec l’ambition de proposer une plate-forme de coopération davantage ouverte. L’une des priorités sur laquelle le forum travaille actuellement, en étroite collaboration avec l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et les organisations ferroviaires, concerne les obstacles juridiques et opérationnels associés au transport du courrier par train. «Toutes les parties s’efforcent de voir comment les procédures douanières et opérationnelles pourraient être harmonisées et simplifiées», explique Ján Bojnanský.
 
Le forum collabore par exemple avec l’OMD à l’élaboration d’un guide ferroviaire de l’OMD encourageant le recours à des «procédures douanières électroniques pour le transit et le transport des envois postaux par voie ferroviaire», précise Ján Bojnanský. «Par ailleurs, la proposition de projet pilote pour l’échange de messages CARDIT/RESDIT entre les opérateurs postaux et les transporteurs ferroviaires a reçu un accueil favorable de la part des participants lors de la session du forum tenue le 9 juin. Ces projets pilotes devraient être lancés à la fin de 2021 ou au début de 2022», conclut-il.