Discours de Bishar A. Hussein, Directeur général du Bureau international de l’UPU, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du 27e Congrès postal universel

Discours de Bishar A. Hussein, Directeur général du Bureau international de l’UPU, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du 27e Congrès postal universel, Abidjan, Côte d'Ivoire

(L’allocution prononcée fait foi)
 
Votre Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire,
Votre Excellence Monsieur Roger Félix Adom, Ministre de l’économie numérique, des télécommunications et de l’innovation,
Monsieur Souleymane Diakité Coty, Président du 27e Congrès postal universel,
Monsieur Hakan Gurten, Président du Congrès sortant, représentant la Turquie,
Monsieur Isaac Gnamba-Yao, Directeur général de La Poste de Côte d’Ivoire,
Monsieur Pascal Clivaz, Vice-Directeur général du Bureau international de l’UPU,
Mesdames et Messieurs les Ministres et Chefs de délégation,
Vos Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les délégués et participants,
Mesdames et Messieurs,

 
C’est un grand bonheur pour moi de me trouver devant vous aujourd’hui, à l’occasion de l’ouverture du
27e Congrès postal universel.
 
C’est un vrai plaisir, car la route qui nous a menés à Abidjan a été longue et semée d’embûches. C’est un voyage qui s’est déroulé avec de nombreuses difficultés.
 
Je souhaite remercier S. E. M. Alassane Ouattara, le Gouvernement ivoirien et le peuple de la République de Côte d’Ivoire pour l’organisation et pour le financement de ce Congrès, et pour nous accueillir à Abidjan.
 
Je suis impressionné par la persévérance dont a fait preuve la République de Côte d’Ivoire pour tenir un Congrès depuis le Congrès de Beijing 1999. Votre esprit, votre engagement et votre détermination ont fini par payer.
 
Au nom de l’ensemble de la famille de l’UPU, je souhaite vous féliciter et vous dire un grand merci pour ce succès.
 
Après avoir perdu l’opportunité en 2004 et l’an passé, il est gratifiant et réellement satisfaisant de voir réunis aujourd’hui ici, dans la ville d’Abidjan, tous les délégués, à l’occasion de l’inauguration du 27e Congrès.
 
Je remercie également tous les Pays-membres qui ont honoré leur invitation et qui ont été en mesure d’envoyer des représentant à Abidjan pour participer à cet événement, malgré les restrictions actuelles en matière de déplacements imposées par la pandémie de COVID-19.
 
Votre présence ici aujourd’hui est la confirmation de votre engagement envers l’Union et le développement du monde postal. Merci d’avoir permis à cet événement d’avoir lieu.
 
Je remercie le Secrétariat du Bureau international et l’équipe locale chargée de la préparation d’avoir travaillé ensemble si dur pour préparer ce Congrès dans ces circonstances extrêmement difficiles.
 
Vous avez relevé tous les défis qui se sont présentés à vous pour répondre aux attentes de nos membres.
 
Mesdames et Messieurs,
 
La pandémie de COVID-19 n’a pas seulement affecté la tenue du Congrès; elle a aussi eu de grandes réper­cussions sur les activités postales. Avec l’immobilisation des vols de passagers et la fermeture des points d’entrée aux frontières au plus fort de la pandémie l’année dernière, il est devenu presque impossible de transmettre les envois postaux internationaux.
 
Ces interruptions et la fermeture des pays n’ont cependant pas empêché les postes de travailler. Par l’inno­vation et la diversification, les postes se sont montrées à la hauteur et ont travaillé sans relâche et avec cou­rage pour veiller à ce que les personnes confinées continuent de recevoir des biens et des services. Le com­merce électronique a réalisé un bon en avant, car beaucoup de clients se sont tournés vers les services de commande en ligne, et les postes ont saisi le marché de la distribution.
 
Ces dix-huit derniers mois, le secteur postal international a connu des changements considérables, certains gouvernements ayant fait de la poste une infrastructure essentielle. Dans de nombreuses administrations, les gouvernements ont utilisé la poste pour fournir des services indispensables, notamment pour la distribution de médicaments et des vaccins contre la COVID-19.
 
En parallèle, de nombreux facteurs et factrices ont risqué leur vie pour garantir la circulation du courrier. Un certain nombre d’entre eux ont perdu la vie dans l’exercice de leur mission.
 
Je vous invite à respecter une minute de silence en l’honneur de ces héros et héroïnes morts au service de la poste.
 
Merci.
 
Reconnaissant le changement d’environnement, l’UPU a lancé l’initiative Post4Health. Dans le cadre de cette initiative, l’Union, avec l’appui des Pays-membres, incite les organisations postales à étendre leurs capacités de distribution des produits médicaux par le biais de son réseau mondial étendu. Je souhaite remercier tous ceux qui ont soutenu ce projet.
 
Mesdames et Messieurs,
 
Nous sommes ici à Abidjan non seulement pour examiner les étapes franchies par la poste ces cinq dernières années, mais également pour discuter et définir de quelle manière les postes contribueront au futur dévelop­pement socioéconomique.
 
Pour élaborer la Stratégie postale mondiale d’Abidjan, qui sera soumise pour approbation par le Congrès, nous avons tenu compte du contexte commercial mondial, en constante évolution, ainsi que des défis que le secteur postal et l’UPU doivent et devront relever. Nous pensons que cette stratégie nous promet un avenir meilleur.
 
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
 
Cela fait neuf ans, à une semaine près, que vous nous avez élus, moi et M. Pascal Clivaz, en tant que Directeur général et Vice-Directeur général, respectivement. À cette occasion, j’avais promis d’amorcer des change­ments positifs au sein de l’UPU pour améliorer le rôle et la pertinence de l’organisation.
 
En prenant nos fonctions, Pascal et moi devions faire un choix: nous pouvions jouer la carte de la diplomatie et profiter en toute quiétude de notre position au Bureau international, ou nous pouvions nous lancer sur le chemin ardu et risqué de la réforme pour laisser derrière nous une Union réformée et prête à relever les défis. Nous avons fait ce dernier choix, en sachant pertinemment que la réforme n’est pas aisément acceptée et rencontre régulièrement de la résistance.
 
Néanmoins, nous avons lancé des réformes institutionnelles et administratives majeures dès notre entrée en fonctions. Nous avons commencé en lançant une évaluation des risques au sein de l’Union. Sur la base de cette évaluation, nous avons défini 10 risques majeurs et élaboré un plan stratégique pour résoudre chacun d’entre eux.
 
Nous avons consacré ces neuf dernières années à ces activités. L’objectif général a été d’étudier et de ren­forcer le rôle et la pertinence de l’Union pour répondre au mieux aux besoins de ses membres et du secteur postal. Grâce à l’appui de nos membres, notre réforme est un succès considérable et nous avons rempli tous les objectifs qui nous étaient donnés.
 
Je dois ajouter que ces changements n’ont pas été faciles. Comme toujours, certains étaient inquiets des changements que nous instituions ou du rythme de leur mise en œuvre. La Direction générale du Bureau international a dû surmonter de nombreux défis. Chaque proposition de réforme que nous soumettions a entraîné des résistances et des oppositions farouches. Nous manquions de moyens financiers et croulions sous les demandes des Pays-membres.
 
Malgré cette pression et ces résistances, nous avons tenu le cap. Certains nous ont trouvé inflexibles, mais je tiens à leur dire que notre tâche était ardue et qu’elle ne pouvait donc pas être accomplie facilement.
 
Malgré toutes les difficultés en chemin, je suis heureux de ce que nous avons pu accomplir pendant cette période. Alors que mon mandat de Directeur général arrive bientôt à son terme, je quitte mes fonctions au sein de cette merveilleuse organisation satisfait de ce que nous avons contribué à réaliser pour cette Union.
 
Puisqu’il s’agit d’une de mes dernières grandes interventions officielles, permettez-moi de vous remercier tous pour votre appui au fil des ans. J’adresse en particulier mes remerciements:
Aux Chefs d’États africains, je vous adresse ma profonde gratitude pour avoir soutenu ma candidature comme Directeur général non pas à une, mais à deux reprises. Votre soutien a joué un rôle crucial dans mon succès.

À mon Président et au Gouvernement du Kenya, je vous remercie d’avoir soutenu ma campagne électorale et de m’avoir appuyé pendant toute la durée de mon mandat à l’UPU.
 
Aux ministres en charge des postes et à leurs délégations, je vous remercie pour votre soutien et vos encou­ragements indéfectibles pendant ces deux mandats.
 
À l’ensemble des Pays-membres, je vous remercie pour votre confiance, votre appui et votre collaboration, qui nous ont permis de faire avancer cette Union.
 
Un grand merci au Qatar et à la Turquie, qui ont successivement présidé le Conseil d’administration lors des deux cycles sous ma direction, ainsi qu’au Japon, représenté par Masahiko Metoki, qui a effectué deux man­dats en tant que Président du Conseil d’exploitation postale. Metoki-san, je vous souhaite toute la réussite possible lors de ces élections.
 
Je souhaite aussi remercier nos Unions restreintes pour leur appui et leur collaboration aux travaux de l’Union: l’Union postale de l’Asie et du Pacifique, dirigée par Lin Hongliang, l’Union panafricaine des postes, dirigée par Younnous Djibrine, l’Union postale des Amériques, de l’Espagne et du Portugal, dirigée par Roberto Cavanna Merchan, la Communauté régionale des postes et télécommunications, dirigée par Shadayev Maksut Igorevich, et PostEurop, dirigé par Botond Szebeny, ainsi que l’ensemble de nos autres partenaires.
 
Je souhaiterais remercier tant d’autres personnes, mais cette tribune et le temps qui nous est imparti ne s’y prêtent pas. Je vous remercierai chacun individuellement avant de quitter mes fonctions.
 
Permettez-moi néanmoins de rendre hommage à l’équipe qui nous a permis de négocier le compromis qu’a constitué l’option V au Congrès extraordinaire de Genève 2019. Il s’agit de l’équipe des États-Unis d’Amérique, menée par le Dr Peter Navarro, MM. Stephen Anderson, Joe Murphy, Stuart Smith et Stroman, ainsi que l’équipe de la République populaire de Chine, sous la direction de M. Ma Jusheng, Directeur général de l’ad­ministration postale chinoise, ainsi que Mmes Gao et Dong.
 
Je souhaite également transmettre mon appréciation et mes remerciements aux Directeurs généraux des postes française, russe, turque et néerlandaise pour avoir organisé le Forum mondial des dirigeants postaux de l’UPU, respectivement à Paris, Moscou, Istanbul et Amsterdam.
 
À M. Pascal Clivaz, mon ami, mon adjoint de qualité, un visionnaire, un stratège et un homme pratique. Un homme d’honneur et de courage. Un véritable esprit du changement. Les superbes réformes que nous avons menées à bien n’auraient pas été possibles sans votre travail acharné, votre planification, votre coordination et votre soutien. Je vous remercie grandement et vous souhaite bonne chance dans votre campagne pour devenir Directeur général.
 
À tout le personnel du Bureau international, en particulier aux collègues de haut rang ayant travaillé de près avec moi: MM. Bousseta, Mutua, Siva, Cuadra, Guilherme, Dubenko, Ducrest, Lati et Meskine. Je vous remercie beaucoup de votre confiance et de votre soutien.
 
À Alassane Guiro, mon ancien Directeur du Cabinet, qui m’avez aidé à m’installer dans mon nouveau rôle de Directeur général. Vos connaissances et votre expérience ont été essentielles pour m’aider à trouver mes marques pendant mon premier mandat.
 
À Eric Langat, mon ami et conseiller de confiance, je transmets mes remerciements.
 
À ma femme et mes enfants; je ne pourrai jamais vous remercier assez de toujours être là pour moi. Vous êtes les personnes qui m’animent et m’inspirent. Merci beaucoup une fois encore.
 
À mon père et à ma mère, malheureusement décédés; votre amour éternel, votre soutien et vos enseigne­ments ont fait de moi qui je suis aujourd’hui. Vous serez toujours avec moi, en pensée et dans mes prières. Qu’Allah vous accorde sa miséricorde. J’espère vous retrouver un jour dans le Jannah.
 
Vos Excellences,
 
Pour conclure mon discours, je souhaite vous dire qu’un leader aura toujours des personnes qui soutiennent sa vision et d’autres qui ne la soutiennent pas. À ceux qui m’ont compris et soutenu, je vous dis un grand merci. Pour ceux qui ne m’ont pas compris et m’ont contesté, je travaillerai deux fois plus dur pour gagner votre respect et votre compréhension jusqu’au jour où je passerai le flambeau au prochain dirigeant de l’UPU.

Enfin, nous avons une courte vidéo illustrant une partie des remarquables activités et réussites de nos deux mandats, à M. Clivaz et moi-même.
 
Je vous laisse profiter de cette vidéo et je vous remercie de votre attention.