Discours de clôture du Directeur général de l'UPU au 27e Congrès postal universel

Discours de clôture de l'UPU, Directeur général,  Bishar A. Hussein du 27e Congrès postal universel, Abidjan, Côte D'Ivoire, 27 août 2021.

Monsieur Patrick Achi, Premier ministre de la République de Côte d’Ivoire,
Monsieur Roger Félix Adom, Ministre de l’économie numérique, des télécommunications et de l’inno­vation de la République de Côte d’Ivoire,
Mesdames et Messieurs les Ministres et Chefs de délégation,
Distingués Ambassadeurs,
Monsieur le Directeur général élu, Masahiko Metoki,
Monsieur le Vice-Directeur général élu, Marjan Osvald
Mesdames et Messieurs les délégués et participants,
Chers invités et membres des médias,
Chères et chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
 
Après trois semaines exceptionnelles, le Congrès d’Abidjan 2021 touche à sa fin. Je souhaite une fois de plus remercier le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire d’avoir rendu possible cet événement. Je n’ai jamais douté de l’engagement et de la compétence du Gouvernement ivoirien pour organiser ce Congrès malgré la pandémie de COVID-19. Une fois de plus, ma forte conviction a été confortée par la réalité. Nous pouvons désormais déclarer en toute confiance que ce Congrès a été une belle réussite.
 
Votre Excellence,
 
Ce Congrès est historique à deux titres. Il s’agit du premier Congrès à se tenir en Afrique subsaharienne, d’une part, et il s’agit du premier Congrès hybride de l’Union, d’autre part. Nous avons été en mesure de ras­sembler physiquement plus de 100 pays. Le reste des pays a pu participer à distance grâce à la technologie. Je peux aussi déclarer que l’UPU est la première institution des Nations Unies à organiser un Congrès hybride de cette ampleur. Je souhaite remercier le Gouvernement ivoirien et le Secrétariat du Bureau international d’avoir rendu tout cela possible.
 
Monsieur le Premier ministre,
 
Malgré les petits contretemps techniques des deux premiers jours, le Congrès s’est déroulé en douceur. Nous avons pu traiter plus de 200 propositions et organisé les élections du Directeur général, du Vice-Directeur général et des membres des Conseils directeurs sans difficulté. Je profite de cette occasion pour féliciter les nouveaux Directeur général et Vice-Directeur général élus, MM. Metoki et Osvald, pour la réussite de leur campagne aux postes de direction de l’Union. Ce sont deux hommes respectables et expérimentés que je connais depuis de nombreuses années. Je suis persuadé qu’ils mèneront cette organisation vers de nouveaux sommets.
 
Je souhaite présenter mes félicitations à M. Jean-Paul Forceville pour son élection au poste de Président du Conseil d’exploitation postale. La riche expérience au sein du secteur postal de M. Forceville est indéniable. Je sais que le Conseil d’exploitation postale est entre de bonnes mains. Je désire aussi féliciter les Pays-membres nouvellement élus aux Conseils de l’UPU.
 
Pour finir, je souhaite féliciter mon ami M. Isaac Gnamba-Yao, que j’aime surnommer le «grand lion», pour sa nomination en tant que Président du Conseil d’administration pour le prochain cycle. J’adresse tous mes vœux de réussite au nouveau commandant de bord, à son copilote et à l’équipage de l’Union pour le cycle à venir.

Monsieur le Premier ministre,
 
Ce jour est aussi important pour moi d’un point de vue personnel. Aujourd’hui marque l’aboutissement de mes deux mandats en tant que Directeur général du Bureau international de l’UPU. Je souhaite exprimer ma pro­fonde gratitude à tous les Pays-membres de l’Union pour cette occasion rare et le privilège qui m’ont été donnés de diriger cette organisation durant les neuf dernières années. Merci à tous.
 
Il me serait difficile de présenter tout le chemin parcouru et toutes les réalisations faites durant mes deux mandats en si peu de temps. Je me contenterai de dire que Pascal et moi avons rempli tous les objectifs qui nous étaient fixés par les Congrès de Doha et d’Istanbul. Nous ne vous avons pas déçus et j’en suis fier.
 
Vos Excellences,
 
Lors de l’ouverture officielle de ce Congrès, il y a trois semaines, j’évoquais le fait que Pascal et moi avions mis à l’ordre du jour des organes de l’Union les sujets de réforme les plus complexes. Nous nous sommes rendus dans les différents Pays-membres de l’Union pour défendre nos idées de réforme. Si nous avons été accueillis de manière extrêmement favorable, nous avons aussi rencontré, et c’est bien naturel, un peu de résistance.
 
J’ai toujours su que le changement n’est jamais facile. Malheureusement, l’évolution rapide du secteur postal ne nous laissait pas le temps de faire preuve de complaisance. Le changement n’était pas seulement néces­saire, il était urgent. Nous avons décidé d’accélérer les réformes. Je suis certain que vous vous souviendrez de mes opinions exprimées par le biais de certaines citations (études complémentaires, analyse des inci­dences et approche par étapes). Je sais que la nouvelle équipe prendra en main les travaux en cours et apportera de nouvelles perspectives et une nouvelle énergie pour assurer la prospérité de notre Union. Je leur adresse tous mes vœux de réussite pour le chemin difficile qu’ils s’apprêtent à emprunter.
 
Vos Excellences,
 
Permettez-moi de vous raconter mon histoire personnelle, qui, je l’espère, vous éclairera sur la source de ma motivation. Cette motivation m’a été insufflée par mon père, mon éducation et l’environnement dans lequel j’ai grandi et été élevé.
 
Mes amis,
 
Mon père était sergent-major régimentaire décoré dans les forces de police coutumières coloniales britan­niques au Kenya. Avant son décès, en 2008, il était devenu chef et ancien de la communauté. Mon identité et mon caractère ont été forgés par ce soldat à la discipline de fer. Dans notre maison, l’indolence et la paresse n’avaient pas leur place. Il m’a appris qu’il ne suffit pas d’être un homme et que la virilité est un ensemble de valeurs. Je souhaite partager avec vous l’idée de l’homme qu’il voulait que je devienne.
 
Depuis mon enfance, mon père m’a appris la dure loi de la vie.
Il a façonné mon tempérament et ma conduite sur le long terme.
Il m’a appris depuis mon plus jeune âge à distinguer le bien du mal.
Il m’a appris à dire la vérité, qu’elle soit agréable ou non à entendre.
Il m’a appris à avoir des principes.
Il m’a appris qu’un homme doit toujours penser ce qu’il dit et dire ce qu’il pense.
Il m’a appris à respecter et à me faire respecter.
Il m’a appris à défendre mes valeurs et à exprimer mes opinions haut et fort, sans ambiguïté.
Il m’a appris à honorer mes promesses en faisant tout mon possible pour les respecter.
Il m’a appris à être honnête et humble dans mes erreurs.
Il m’a appris à ne jamais abandonner lorsque les temps sont durs.
Il m’a appris à me relever de mes échecs et à persévérer.
Il m’a appris à être la voix des gens qui ne peuvent s’exprimer.
Il m’a appris à défendre la justice et à protéger les plus faibles.
Il m’a appris à faire preuve de générosité, en rejetant toute méchanceté et avarice.
Il m’a appris à donner sans rien attendre en retour.
Il m’a appris à ne pas tourmenter les autres et à ne jamais me laisser intimider.
Il m’a appris à écouter.
«Ce n’est pas pour rien si Dieu nous a donné deux oreilles et une seule bouche», disait-il. Il faut écouter plus et parler moins.
Il m’a appris à ne pas céder à la paresse et à faire tout mon possible pour réussir ce que j’entreprenais.
 
Il m’a appris une autre leçon. Il m’a appris à assumer mes erreurs.
 
Je souhaite profiter de cette occasion pour vous présenter à tous mes plus sincères excuses pour toutes les faiblesses que j’ai pu avoir. Je sais que j’ai poussé très durement les Pays-membres à entreprendre les réformes de l’UPU. Je veux que vous sachiez qu’il n’y avait rien de personnel. J’ai toujours voulu ce qui était le mieux pour l’Union. Si jamais j’ai froissé quelqu’un durant l’exercice de ma mission, je lui prie d’accepter mes plus vives excuses.
 
Votre Excellence,
 
Je me permets d’ajouter quelques mots à propos de M. Pascal Clivaz, le Vice-Directeur général. Je n’insisterai jamais assez sur ses qualités exemplaires de dirigeant. C’est un homme honnête et un ami de confiance. Pascal, je ne vous remercierai jamais assez des précieux conseils et du soutien que vous m’avez donnés durant notre mandat. Je vous en remercie.
 
Je souhaite féliciter les personnes et entités suivantes.
 
Tous les Chefs d’État africains.
Tous les Pays-membres de l’Union.
Tous les Présidents du Conseil d’administration avec qui j’ai eu le plaisir de travailler, à savoir MM. Al Aqaily, Faleh Al-Naemi, Kenan Bozgeyik et Hakan Gülten.

Je remercie M. Metoki, le nouveau Directeur général élu, pour sa présidence du Conseil d’exploitation postale lors des deux derniers cycles.

Je remercie également l’ensemble du Secrétariat du Bureau international. Vous êtes les héros méconnus de l’Union. Continuez à apporter tout votre soutien à la nouvelle Direction.
Merci à mon Gouvernement et à mes compatriotes du Kenya.
 
Je remercie également ma famille (ma femme et mes enfants) pour leur amour inconditionnel et leur soutien sans faille.
 
À mes parents, je souhaite que ma reconnaissance, mes prières et mon amour soient éternellement avec eux.
 
Vos Excellences,
 
J’ai noué de belles amitiés à travers le monde durant toutes ces années. Vous m’avez toujours témoigné de la bonté et du respect. Sans votre soutien, tous ces succès n’auraient jamais été possibles. Merci à tous.
 
Je vous souhaite un bon retour chez vous depuis Abidjan.
 
M. l’Ambassadeur Bishar A. Hussein