L’UPU veut faciliter l’accès aux citoyens vivant en milieu rural à des services de transferts d’argent à prix abordable, sûrs et officiels.
C’est le message qu’a livré cette semaine à Rome le directeur général de l’UPU, Edouard Dayan, lors de la réunion annuelle de l’organe de financement du Fonds international pour le développement agricole (FIDA).
Le Mécanisme de financement pour l’envoi de fonds (MFEF) a pour objectif de réduire le coût des transferts d’argent, accroître l’accès aux services financiers et permettre aux économies locales de bénéficier de l’impact de ces transferts et du capital des migrants. C’est dans le cadre de ce mécanisme que l'UPU et le FIDA ont collaboré pour mettre en place, en 2008, des services de transferts d’argent dans 355 bureaux de poste ruraux de six pays d’Afrique de l’Ouest.
Cibler les zones rurales
Edouard Dayan a assuré son auditoire que les services postaux étaient bien placés pour proposer des services de transferts d’argent, notamment dans les zones rurales, vu l’étendue du réseau postal.
Selon une étude de l’UPU, 81% des bureaux de poste en Afrique subsaharienne sont situés à l’extérieur des trois plus grandes villes de chaque pays et où vivent plus de 80% de la population. Le bureau de poste est souvent le seul point de contact des citoyens avec leur gouvernement, a indiqué le directeur général.
En outre, les prestataires de services de transferts d’argent dans les pays en développement ont tendance à proposer leurs services dans les grandes villes, a-t-il ajouté. «Cette situation crée un écart entre les zones urbaines bien desservies et les zones rurales mal desservies ou les zones urbaines à faible densité. Les habitants de ces régions doivent payer des tarifs plus élevés en ayant recours à des canaux de transmission et de réception de fonds informels et moins sûrs.»
Selon le président du FIDA, Kanayo Nwanze, entre 30 et 40% des transferts d’argent sont destinés aux zones rurales. «C’est dans les zones rurales où les services financiers font le plus défaut. En outre, c’est là aussi que les tarifs pratiqués sont les plus élevés», a-t-il expliqué.
Selon le FIDA, les transferts d’argent à l’échelle mondiale devraient atteindre 325 milliards de dollars en 2010. Ils servent à acheter de la nourriture, des vêtements et d’autres vivres essentiels. Entre 20 et 40% de cet argent est investi dans des petites entreprises, dans l’éducation et pour les soins de santé, ajoute le président de cette agence spécialisée des Nations Unies.
Cadre multilatéral
Selon Edouard Dayan, l’UPU a pour objectif de faciliter aux citoyens l’accès à des produits de paiement électronique efficaces, fiables, sûrs et à un prix abordable. Et de lier ces produits à des services financiers basés sur les comptes bancaires.
L’organisation souhaite collaborer avec le FIDA sur d’autres projets régionaux, a-t-il indiqué.
Au cours des cinq prochaines années, selon les estimations du FIDA, les travailleurs migrants dans le monde effectueront des transferts d’argent à hauteur de plus de 1,5 trillion de dollars.