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L’Internet des objets postaux: matière à réflexion

L’UPU encourage les postes à s’intéresser à «l’Internet des objets postaux» et à adopter les nouvelles technologies pour mieux servir les citoyens.

Lors d’un récent forum au siège de l’UPU, plusieurs experts des postes, du monde universitaire et travaillant pour des sociétés privées de haute technologie ont tenté de décrypter la notion d’«Internet des objets». Souvent, il s'agit de savoir comment utiliser les capteurs pour que des objets physiques puissent collecter et transmettre des données en temps réel via Internet. Les données de masse ainsi générées sont analysées et permettent aux opérateurs postaux de créer de la valeur ajoutée et de prospérer. Alexander Ilic, professeur assistant à l'Institut fédéral suisse de technologie de Zürich, a souligné l’aspect peu onéreux de l’exploitation des données de masse. «Les données sont comme des mines d’or, et les technologies à bas coût représentent les détecteurs qui permettent de déceler cette matière précieuse», a-t-il plaisanté. Il a cité des exemples tels que l’insertion de puces à identification par radiofréquence ou puces RFID («puces intelligentes») dans des envois inventoriés («non intelligents») pour les localiser.

Mise en garde

Alexander Ilic a toutefois lancé une petite mise en garde. «Une erreur commune consiste à penser que plus on collecte des données, mieux c’est. Mais il faut d’abord savoir comment exploiter ces données.» Les outils modernes d’analyse facilitent le traitement des grands volumes de données générées, a-t-il ajouté. Avancée qu'il a comparée à ce que sont «les ondes ultrasons pour la médecine.» Selon José Ansón, économiste à l’UPU, l’analyse des données postales de masse générées par la circulation du courrier pourrait donner une nouvelle dimension à l’activité postale. «La coopération des postes en matière de données fixera les limites du futur réseau postal et définira ce qui lui apporte de la valeur ajoutée et ce qui lui en retire.» Les postes doivent évoluer avec leur temps, a-t-il ajouté. Exemple: la poste du Costa Rica a accepté de partager ses données avec l’UPU dans le cadre d’un projet avec Global Pulse, une initiative du Bureau du secrétaire général des Nations Unies qui a pour vocation d’analyser les données de masse à des fins de développement.

Intérêt du côté privé

L’importance des données de masse suscite déjà l’adhésion d’autres acteurs du marché postal. Mark Van Der Horst, directeur des affaires publiques de l’Union européenne chez UPS Europe, le transporteur privé de courrier express, a indiqué utiliser les données de masse afin d’améliorer l’expérience de livraison de leurs clients «Il y a vingt-cinq ans, de simples feuilles de calcul nous permettaient de prévoir le nombre de colis acheminés par la route, par camion ou par avion, à l’aide de données historiques. Aujourd’hui, nous savons avec plus de précision où sont les colis et comment les acheminer», a-t-il rappelé. Le forum était organisé conjointement avec le Bureau de l’inspecteur général du Service postal des Etats-Unis.