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Les postes prêtes à exploiter la demande pour les services financiers

Pour saisir le potentiel du marché des services financiers postaux, les postes doivent être ouvertes, innovantes et regarder vers l’avenir.

«Si les services financiers postaux existent depuis plus d'un siècle, ils constituent encore une grande source de revenus pour les postes», a déclaré le directeur général de l’UPU, Bishar A. Hussein, lors d'un récent forum de l'UPU organisé en marge du Conseil d'exploitation postale en avril. Il a encouragé les postes à accroître leurs revenus en exploitant un secteur d'activités duquel découle aussi de nombreux avantages sociaux. «Les services financiers postaux contribuent à la croissance économique nationale et à l'inclusion financière. Ils peuvent aussi aider à réduire le niveau de pauvreté et constituer une bouée de sauvetage pour de nombreux migrants», a-t-il dit. Pedro de Vasconcelos, du Fonds international pour le développement agricole, a rappelé que le marché mondial de transferts d’argent valait quelque 430 milliards de dollars en 2013. «Au cours des cinq prochaines années, des transferts d’argent d’une valeur de 2,5 trillions de dollars seront envoyés dans les pays. Un trillion de dollars ira directement aux régions rurales», a-t-il précisé. «La part de marché des postes est peut-être actuellement faible en raison du grand nombre d’acteurs qui existent, mais il y a encore d'énormes opportunités à saisir», a déclaré Pedro de Vasconceles.

Perspective du secteur privé

Le représentant de l’Association internationale des réseaux de transferts d’argent, une association de fournisseurs privés, a présenté une perspective du secteur privé. Selon son président, Mohit Davar, il existe un énorme marché pour les transferts d’argent, notamment en provenance des migrants.

«Quelque 220 millions de migrants vivent et travaillent à l'étranger. Cela dit, les transferts effectués par des moyens informels représentent environ 40% des volumes», a-t-il précisé. Selon lui, une réglementation plus harmonisée du marché des transferts d'argent est essentielle. Autrement, «nous allons finir par diriger les flux vers le marché informel et [ aucun joueur sur le marché ] ne veut cela», a-t-il ajouté.

La parole aux postes

La poste de Kenya a partagé son approche innovante aux services financiers. D'une part, elle gère les services de paiement pour le compte du gouvernement. D'autre part, elle agit à titre d’agent pour cinq banques commerciales. «Il y avait une demande pour de tels services en raison de difficultés à envoyer et à recevoir de l'argent», a expliqué son président-directeur général, Enock Kinara. Selon Alfred Mabika Mouyama, de la poste du Gabon, les opérateurs postaux publics ont tout ce qu’il faut pour relever le défi. «La poste peut fournir des services financiers, elle peut développer des partenariats aux niveaux international et national, et elle peut écouter les régulateurs, tout en aidant les gouvernements à proposer leurs services aux citoyens», a-t-il dit. Au moment de résumer les discussions tenues lors du forum, Pascal Clivaz, directeur général adjoint de l’UPU, a déclaré: «Nous invitons nos pays-membres à avancer avec nous vers un cadre réglementaire renouvelé et ouvert aux partenariats. Cela nous permettra notamment d’être des acteurs essentiels de l’écosystème des services financiers sur mobile.»