Conférence: améliorer l'accès aux transferts d'argent en zone rurale
Les acteurs du marché des transferts d’argent à travers l’Afrique sont au Cap (Afrique du Sud) pour discuter des meilleures façons de tirer profit des transferts d’argents via le réseau postal et de les rendre plus accessibles aux populations rurales, et ce à des tarifs abordables.
Une centaine de délégués représentant des postes, des banques postales, des autorités de régulation, des gouvernements, le secteur privé, des organisations internationales et la société civile participent à la première Conférence africaine sur les transferts d’argents et les réseaux postaux, organisée sur deux jours par le Fonds international pour le développement agricole (FIDA).
Chaque année, des transferts d’argent d’une valeur de plus de 60 milliards de dollars US sont envoyés en Afrique ou à l’intérieur des frontières africaines, mais souvent à des coûts élevés. La conférence explore les défis liés à l’amélioration de l’offre en matière de transferts d’argents et de services financiers par les réseaux postaux en Afrique rurale. Comment positionner les postes sur le marché, comment associer les transferts d’argent à l’inclusion financière, comment utiliser les technologies novatrices pour faciliter l’inclusion financière et quel est l’impact du cadre juridique et institutionnel sur les bureaux de poste et les transferts d’argent sont autant de questions placées à l’ordre du jour.
L’UPU reste convaincue que le réseau postal peut proposer des solutions. Au cours des dernières années, l’UPU et le FIDA ont collaboré sur un certain nombre de projets dans le monde. «Ensemble, nous avons connecté quelque 30 000 bureaux de poste en Afrique, en Asie centrale et en Asie/Pacifique au réseau financier numérique de l’UPU, permettant à des millions de citoyens supplémentaires d’envoyer et de recevoir des paiements numériques par la poste», a déclaré M’Hamed El Moussaoui, président du groupe de travail sur l’inclusion financière de l’UPU.
Augmenter l'impact sur le développement
Selon un communiqué de presse émis par le FIDA, les transferts d’argent contribuent de façon importante au revenu des foyers en milieu rural. «Mais, par la même occasion, une panoplie de services, l’absence de concurrence et d’autres facteurs font que les transferts d’argent dans les zones rurales restent extrêmement dispendieux», souligne le FIDA.
Par ailleurs, les coûts élevés des transferts, les réseaux limités de paiement en milieu rural, le bas niveau d’alphabétisation financière et de protection des consommateurs et un environnement réglementaire problématique empêchent les flux financiers d’avoir l’impact souhaité sur le développement.
Selon les recherches de l’UPU, plus de 80% des bureaux de poste en Afrique sub-saharienne se trouvent, dans chaque pays, à l’extérieur des trois plus grandes villes, dans des régions où les banques n’y sont pas. Les bureaux de poste sont donc bien placés pour offrir des services de transferts d’argent dans les zones rurales.
La conférence du Cap est organisée dans le cadre de l’Initiative sur les services financiers postaux en Afrique. Le FIDA a lancé ce programme régional conjoint et unique en collaboration avec la Banque mondiale, l’Union postale universelle, l’Institut mondial des caisses d’épargne/Groupement européen des caisses d’épargne et le Fonds d’équipement des Nations Unies. L’initiative est cofinancée par l’Union européenne.