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L’UPU donne l'exemple en matière d’égalité des genres

Vendredi 27 août 2021, la Commission 3 du 27e Congrès postal universel a approuvé une proposition visant à faire de l’UPU le porte-drapeau du secteur postal en matière d’égalité des sexes et à encourager les postes du monde entier à adopter des approches tenant compte des questions de genre lors du recrutement et des prises de décisions.

L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes est au cœur de l’Objectif de développement durable no 5 des Nations Unies. Cette question transversale recoupe non seulement l’ensemble du programme de développement durable, mais constitue aussi une politique générale de l’ONU par laquelle l’organisation s’engage à montrer l’exemple au sein de son système. En tant que force motrice pour remporter ce long combat vers un monde plus équitable, l’ONU cherche à atteindre la parité entre les membres de son personnel et à placer la question de l’égalité des genres au cœur de l’ensemble de ses programmes.
 
En tant qu’institution spécialisée des Nations Unies, l’UPU adhère à la politique sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes à l’échelle du système des Nations Unies, adoptée par l’ONU en 2006. Si de nombreuses institutions utilisent cette politique comme un cadre plus large pour des plans d’action concrets adaptés à leurs domaines spécifiques, l’UPU n’a jusqu’à présent pas mis en place de politique en matière d’égalité des sexes à l’échelle de l’organisation.
 
Cette absence de politique ne signifie pas un manque d’intérêt sur ces sujets. Le Congrès de Doha 2012 avait donné l’impulsion dans ce domaine en adoptant une résolution pour garantir davantage de diversité au sein du personnel. Cette impulsion a perduré pendant l’ensemble du cycle d’Istanbul et s’est reflétée dans la nature des concertations relatives à l’élaboration de la Stratégie postale d’Abidjan.
 
Susan Alexander, experte «Régulation postale et politiques des Nations Unies» du Bureau international de l’UPU, est convaincue que l’UPU est extrêmement bien placée pour servir de modèle au secteur postal en matière d’égalité des sexes. «Les opérateurs désignés emploient un grand nombre de personnes. En améliorant les conditions de travail et en cherchant à parvenir à la parité entre les employés postaux, il est possible de contribuer directement à l’égalité des sexes», a-t-elle déclaré.
 
Les opportunités ne s’arrêtent pas là; elles s’étendent bien au-delà du secteur. «En raison de la grande visibilité des employés postaux, notamment des factrices et facteurs, l’augmentation du nombre de femmes employées à des postes de confiance envoie un message clair à la communauté dans son ensemble», ajoute Mme Alexander, qui a fait partie des personnes ayant appuyé l’élaboration de la nouvelle proposition présentée la semaine dernière lors du 27e Congrès.
 
La portée universelle de la poste, qui en fait sa spécificité, peut également contribuer à dépasser les obstacles tenaces entravant l’autonomisation des femmes, tels que les difficultés d’accès aux services de santé ou de protection contre les violences. Mme Alexander mentionne l’exemple de la poste bulgare, qui a utilisé son réseau de bureaux de poste pour diffuser une campagne nationale visant à informer les clients des risques de devenir victimes de la traite des êtres humains ou de l’exploitation par le travail.
 
La proposition soumise à la Commission 3 «Questions de politique générale et gestion des travaux de l’Union» et intitulée «Égalité des genres et autonomisation des femmes à l’UPU et dans le secteur postal» aborde deux problématiques intrinsèquement liées, à savoir l’adoption de pratiques de recrutement équitables et l’utilisation de formulations sans connotations de genre. Concernant le premier point, le texte propose, pour la première fois dans l’histoire de l’Union, d’intégrer des critères de parité pour le recrutement des membres du personnel. Pour le second, il a été proposé de retirer les références restrictives et obsolètes pouvant éventuellement décourager les femmes de postuler.
 
Le document qui accompagne cette proposition va plus loin en proposant une révision linguistique souhaitable des documents de l’Union afin de garantir l’utilisation d’une terminologie inclusive. Il y est également proposé que l’UPU adopte une approche volontariste pour satisfaire aux exigences fixées en matière d’établissement de rapports dans le cadre du Plan d’action à l’échelle du système des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Le document incite par ailleurs l’UPU à encourager ses membres à accroître la proportion de femmes à des postes de direction et de prise de décisions, tant au sein de leur secteur postal national que de leur délégation auprès de l’UPU. Enfin, l’adoption d’une politique spécifique à l’UPU en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes constitue l’un des premiers livrables suggérés.
 
Tant la Direction générale actuelle de l’UPU que les Pays-membres se sont remarquablement accordés sur l’importance de cette proposition. «La question générale de l’égalité de sexes est mondialement acceptée; il s’agit de la bonne chose à faire», a commenté Bishar A. Hussein, Directeur général de l’UPU, alors que les représentants du Canada et de l’Autriche soulignaient l’importance cruciale de cette question dans le cadre des délibérations du 27e Congrès.
 
En soumettant ce document au Congrès pour examen, l’Australie a de nouveau mis en avant que «la société dans son ensemble tire parti de la participation paritaire des femmes et des hommes au développement des politiques et à la prise de décisions et il est prouvé que la participation et la représentation des femmes contribuent à renforcer la croissance économique, à améliorer les résultats en entreprise et à réduire la pauvreté dans les communautés et les foyers».
 
Maintenant que cette proposition a été adoptée, les vastes travaux ambitieux nécessaires à la bonne mise en œuvre d’un large éventail de mesures visant à faire de l’UPU un véritable fer de lance de l’égalité des genres commencent à peine. Néanmoins, au vu des engagements et de la détermination politique des membres de l’UPU ainsi que de l’investissement des membres du personnel du Bureau international, cette initiative audacieuse et louable a toutes les chances de réussir.
 
L’approbation de cette proposition a mis une nouvelle fois en lumière la vision systémique caractéristique de la nouvelle stratégie d’Abidjan et du nouveau cycle de travail, grâce à laquelle l’Union et l’ensemble du secteur postal feront partie intégrante des efforts de développement d’une société plus durable et plus égalitaire.