Confiance, portée du réseau et 150 ans d’expérience dans la prestation de services d’épargne: des raisons qui font des postes des fournisseurs idéaux de services financiers aux populations pauvres. C’est ce qu’a révélé un atelier sur l’inclusion financière organisé par l’UPU et l’organisation Alliance for Financial Inclusion à Berne cette semaine.
Selon Joëlle Toledano, du régulateur français ARCEP et présidente du groupe de projet sur l’économie postale, l’atelier a clairement montré que les postes avaient un rôle à jouer en matière d’inclusion financière. «Lorsqu’on voit les exemples fournis par différents pays en développement, il est clair que les postes peuvent améliorer l’accès aux services financiers.»
Le Brésil, la Chine, l’Azerbaïdjan, l’Inde, l’Afrique du sud et d’autres ont présenté différents modèles et politiques possibles en matière de prestations de services financiers. Ont aussi participé des présentateurs et intervenants représentant les postes, le milieu financier et les organisations non gouvernementales.
Selon Rodrigo Figueiró de Andrade, de la poste brésilienne, dont la filiale Banco Postal garantit des services financiers à des millions d’habitants, tous les pays ont une population oubliée. Les postes peuvent profiter du fait que ces personnes ont une relation de proximité avec la poste. «Ils respectent souvent la poste plus que la banque», a-t-il précisé.
Sandip Ghose, de la Banque de réserve indienne, partage cet avis. «Si vous envoyez un facteur à bicyclette dans un village, les habitants sont heureux de le voir.» Il a ajouté, cependant, qu’il existait encore des écarts à combler pour faciliter l’accès aux services postaux pour les plus démunis. «Cet atelier a été très important, et je rapporterai des enseignements précieux en Inde, où il y a encore beaucoup de pauvreté.»
Pour Tamara Cook, de la fondation Bill and Melinda Gates, la conférence a clairement démontré le rôle des postes dans la prestation de services financiers. «Clairement, les bureaux de poste peuvent proposer aux particuliers des services d’épargne. Je suis venue en apprendre davantage sur l’accès et la tarification de ces services», a-t-elle expliqué. Les acteurs s’interrogeant sur l’inclusion financière oublient souvent le rôle que peuvent jouer les postes, a-t-elle ajouté, mais l’atelier a servi à le rappeler.
Salao Aboubakar, de la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC), a indiqué que l’inclusion financière constituait un enjeu important pour les pays membres de son organisation, qui comptent 45 millions d’habitants et dont seulement 4% ont un accès à des services bancaires. «Le réseau postal doit aider à donner l’accès aux services financiers, s’ils fonctionnent efficacement, a-t-il dit. Cet atelier a permis de relancer le débat sur l’inclusion financière dans nos pays.»
Michael Roth, de l’agence de coopération technique allemande, a dit vouloir mieux comprendre le fonctionnement du réseau postal et celui de l’UPU. «Plusieurs approches ont été présentées. Cet atelier a permis d’exposer les meilleures pratiques.»