L’organisation des marchés postaux selon différents modèles est à l’ordre du jour d’un Forum mondial sur la régulation, organisé aujourd’hui au siège de l’UPU.
Dans un contexte de crise, de nombreux pays remettent en question la libéralisation de leurs services postaux. Les participants s’interrogent notamment sur le financement du service postal universel (SPU). Doit-il s’appliquer à toutes les régions d’un pays? Faut-il uniformiser les prix selon les coûts, instaurer de nouvelles taxes, verser des redevances à un fonds géré par le régulateur ou encore établir des quotas?
Ces questions ont animé les discussions auxquelles participent plus de 200 personnes. Des experts de l’Université de Zürich, de la Commission européenne, des postes chinoise, argentine, américaine, algérienne, belge et russe ainsi que du secteur privé, comme les entreprises ECORYS ou WIK Consult, étaient au nombre des intervenants.
Si la Commission européenne insiste sur la séparation des pouvoirs et l’indépendance du régulateur pour fixer les prix, contrôler la qualité de service et répondre aux failles du marché, l’entreprise ECORYS, conseille, pour sa part, de définir en toute transparence le financement du SPU afin d‘en assurer sa pérennité. Instituer une banque postale, utiliser un réseau commun à des coûts fixes ou aligner les prix sur les coûts, ou encore abolir les prix uniformes sont parmi des options proposées.
Il n’y a guère de solution unique. Les pays, selon leur géographie, leur processus de réforme du secteur et l’impact de la dernière crise économique, réagissent différemment.
Le gouvernement chinois fait de la régulation du secteur un gage pour une concurrence équitable. Quelque 24 000 superviseurs veillent à l’application du SPU et un système de licence pour la distribution express protège les droits des différentes entreprises et relève le seuil d’accessibilité au marché, a précisé le vice-directeur général de la poste chinoise.
La représentante de l’autorité de régulation argentine ne croit plus aux bienfaits de la seule loi du marché pour réguler le secteur. Ouvert totalement à la concurrence, le service postal avait été confié à une entreprise privée il y a plusieurs années passées pour revenir en 2004 à l’opérateur public. La mise en place de normes contraignantes et adaptées aux besoins du marché est essentielle, a-t-elle déclaré.
Ruth Goldway, présidente de la Commission de régulation postale, l’agence qui supervise le Service postal des Etats-Unis, met en avant les bienfaits des deux monopoles, l’un touchant le courrier et l’autre la boîte aux lettres. En effet, le principal contrepoids au coût du SPU est le rendement de ces monopoles, environ 3,5 milliards de dollars pour une distribution maintenue à six jours par semaine.