news

L’UPU et l’OIM s’associent pour doper le développement au Burundi

L’UPU et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) s’associent dans le cadre d’une initiative inédite visant à réduire les tarifs des transferts d’argent, à améliorer l’accès aux services financiers et à aider les producteurs locaux à exporter plus facilement.

Cette semaine à Genève, l’OIM et l’UPU ont demandé à des pays donateurs d’appuyer un projet pilote au Burundi d’une valeur de 4 millions d’USD, qui ferait appel aux capacités uniques du réseau postal pour stimuler le développement. Le projet conjoint, d’une durée de quatre ans et mené en coopération avec la poste du Burundi, tentera d’apporter des solutions à un certain nombre de problèmes connus par les habitants du Burundi et les membres de la diaspora. Outre les  tarifs élevés de transferts d’argent vers le Burundi, les habitants des zones rurales n’ont souvent pas accès à des services de télécommunication ou à des services financiers de base. Seulement 12,5% des Burundais disposent d’un compte dans une institution financière. Pascal Clivaz, vice-directeur général de l’UPU, a souligné l’importance du projet en vue de répondre aux besoins des migrants et aux objectifs de développement de leur pays d’origine. «Avec 640 000 bureaux de poste, le réseau postal mondial est partout, même dans les zones les plus reculées, a-t-il déclaré. Les postes offrent des services physiques, la logistique, des services électroniques et de communication, des services gouvernementaux et une vaste gamme de services financiers à tous sans exclusion, à partir des transferts d’argent jusqu’au crédit. Il n’existe pas un seul acteur économique capable de rassembler l’ensemble de ces capacités.» Selon Salvatore Nizigiyimana, directeur général de la poste du Burundi, le projet proposé optimisera la contribution des migrants au développement des communautés rurales du Burundi en améliorant aussi, par le biais du réseau postal, l’accès aux services de télécommunication et aux marchés internationaux.

Transferts d’argent

«La diaspora envoie au Burundi des transferts d’argent estimés à 48 millions d’USD par an, dont plus de 10% reviennent aux tarifs perçus. Nous voulons réduire cette perte pour le Burundi et pour tous les pays», a déclaré William Lacy Swing, directeur général de l’OIM. La Banque mondiale estime que les transferts d’argent atteindront cette année 435 milliards de dollars à l'échelle mondiale, soit 5% de plus qu’en 2013. Les transferts d’argent effectués par les migrants ont un impact direct sur le développement et résistent mieux aux crises économiques – y compris l’actuelle – que les investissements directs étrangers ou l’aide économique», a précisé William Lacy Swing. Selon lui, le chiffre avancé par la Banque mondiale serait encore plus élevé si on y ajoutait le montant des transferts effectués par les circuits informels. Par ailleurs, a-t-il ajouté, bon nombre des auteurs de transferts d’argent les plus pauvres paient des tarifs trop élevés. En 2012, les migrants africains ont transféré 60 milliards de dollars dans leurs pays, a souligné le dirigeant de l’OIM, mais beaucoup d’entre eux ont payé des tarifs trop élevés, qui ont généré environ 4 milliards de dollars pour les entreprises de transferts d’argent. Les migrants africains ont payé des tarifs moyens de 12,4%, contre 6,54% pour les ressortissants d’Asie du Sud. Reprenant un rapport de la Banque mondiale, le dirigeant de l’OIM a noté que les tarifs proposés par l’Afrique du Sud (20,7%), la Tanzanie (19,7%) et le Ghana (19%) étaient les plus élevés d’Afrique.