news

Récit d’une catastrophe – La poste japonaise revient sur sa réaction au séisme de 2011

Le séisme de Tohoku en 2011 et le tsunami qu’il a engendré ont pris des milliers de vies et détruit villes et localités sur la côte nord-est du Japon.

La réaction de la poste japonaise à ce désastre sans précédent est non seulement une réalisation remarquable, mais également un exemple pour d’autres opérateurs postaux quant à la manière de faire face aux catastrophes naturelles. Récemment traduit vers l’anglais, le texte intitulé «A Record of the Great East Japan Earthquake» (Récit du grand tremblement de terre à l’est du Japon) décrit la réaction en temps utile de l’opérateur postal et son rôle dans le processus de reprise. Ayant frappé à 69 kilomètres à l’est de la presqu’île d’Oshika, dans la région de Tohoku, à 14 h 46 (heure japonaise) le vendredi 11 mars, le séisme sous-marin concerné a été le plus puissant que le Japon ait jamais connu et le quatrième tremblement de terre le plus fort jamais enregistré. Il s’en est suivi un tsunami ayant englouti Sendai, la capitale de la préfecture de Miyagi. À la suite du séisme, les réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi ont été arrêtés, mais le tsunami a ensuite mis en panne les générateurs de secours, provoquant un refroidissement insuffisant et la fusion du cœur d’un réacteur. Plus de 100 000 personnes ont été évacuées. «Le jour du séisme, un avertissement a été diffusé nous signalant un tsunami majeur; alors, avec tout le personnel, nous avons fermé le bureau de poste et nous avons évacué tout le monde vers un hôtel de quatre étages de l’autre côté de la rue», a indiqué Yoshitaka Okajima, Postmaster au bureau de poste de Shizugawa, en parlant de sa propre expérience de cette terrible journée. Selon l’Agence nationale de la police, il y a eu plus de 15 000 morts, plus de 6000 blessés et 2537 personnes portées disparues. Il a été estimé en 2018 que 121 778 bâtiments s’étaient effondrés, 280 926 s’étaient partiellement effondrés et 699 180 avaient été partiellement endommagés. La Banque mondiale a chiffré le coût total du cataclysme à 235 milliards de dollars des États-Unis, soit la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’Histoire. Après le séisme du 11 mars, seuls 583 des 1103 bureaux de poste ordinaires et seuls 100 des 319 bureaux franchisés étaient restés en service dans les trois préfectures de T?hoku. La poste japonaise et ses filiales avaient dû déplorer 62 morts, alors que 58 bureaux de poste et deux centres de distribution avaient été complètement détruits. Beaucoup d’autres avaient été inondés et partiellement détruits. L’ampleur des dégâts a largement entravé la distribution du courrier. Les employés postaux étaient confrontés à des bâtiments peu sûrs et à des routes dévastées, sans parler du fait que les véhicules à quatre et à deux roues de la poste japonaise avaient été balayés par le tsunami. La distribution du courrier avait également été entravée par des coupures de courant ayant mis hors service les ascenseurs et les feux de circulation, en l’absence desquels les chauffeurs postaux devaient se montrer particulièrement vigilants. En réaction à la catastrophe, la poste japonaise avait mis en place des bureaux de poste mobiles dans des écoles et des gymnases et avait assuré la distribution du courrier dans des véhicules postaux stationnés. De nouvelles dispositions avaient été prises pour les survivants détenteurs de comptes postaux. Il s’agissait entre autres de dépôts ordinaires limités à 200 000 JPY par personne à l’intention des victimes ayant perdu leurs documents, d’extensions de contrats pour des périodes allant jusqu’à neuf mois, de sorte que les comptes ne soient pas sans couverture, ainsi que de paiements spéciaux au titre d’assurances. Un service gratuit avait également été créé pour verser des fonds de secours aux personnes dans le besoin. Aux bureaux de poste et dans les banques postales du Japon de la région de Tohoku, entre le 13 mars et le 24 avril, au total 65 établissements avaient assuré un service supplémentaire les week-ends et les jours fériés. Le 26 avril, le premier bureau temporaire avait été ouvert dans la ville de Rikuzentakata et les bureaux de poste d’Ofunato et de Kamaishi avaient commencé à fournir des services de guichet et de distribution automatique de billets de banque à compter du 10 juin. Trois mois après la catastrophe, le nombre d’établissements dont le service avait été suspendu avait baissé, passant à 53 bureaux de poste gérés directement et à 27 bureaux franchisés. Ces actions reflétaient le début d’un long chemin vers le rétablissement de la situation et la réouverture des bureaux de poste et des centres de distribution, mais elles illustraient également quelque chose de beaucoup plus important, à savoir l’engagement de la poste japonaise au service de la population du pays en détresse. Cela n’avait pas échappé aux clients de l’opérateur postal. Yuichi Kikuchi, Postmaster au bureau de poste de Nobiru, a évoqué la joie des clients à la réouverture de leur bureau de poste. «Ils s’y précipitaient avant même que nous n’ouvrions nos portes pour nous demander quand nous allions le faire, et j’avais réellement senti que nos clients aiment leur bureau de poste et comptent dessus. Nous continuerons à faire de notre mieux pour être à la hauteur de la confiance qu’ils nous accordent», a-t-il déclaré. Pour lire le récit, cliquez sur «A Record of the Great East Japan Earthquake».