La Conférence ministérielle de l’UPU, temps fort de la deuxième journée du 27e Congrès postal universel à Abidjan (République de Côte d’Ivoire), a rassemblé des ministres, des responsables d’autorités de régulation et d’autres représentants de haut niveau à la tête du secteur postal international. Des discussions sur les partenariats et le développement durable ont eu lieu tout au long de cette conférence d’une journée.
La conférence, ayant pour thème «COVID-19 et secteur postal – Ce qui a changé, ce qui n’a pas changé et ce qui doit changer», était consacrée à la pandémie mondiale et à ses répercussions irréversibles sur le paysage socioéconomique. En entraînant une suspension des moyens de transport, une mise en place de confinements et une pénurie de main-d’œuvre et d’équipement de protection, la COVID-19 a aussi transformé de manière radicale le secteur postal. Ces réalités ancrées ont brouillé les frontières, ce qui appelle à un partage de l’expertise et des enseignements tirés au niveau international.Lors de l’ouverture de la conférence, Bishar A. Hussein, Directeur général du Bureau international de l’UPU, a souligné le bien-fondé de tenir ces discussions en temps opportun au niveau des ministères, ainsi que la nécessité de construire «un avenir plus durable et prospère pour le secteur postal». Il a invité les régulateurs postaux «à faire croître l’intérêt pour l’UPU» et à accentuer leur présence lors des forums organisés par l’UPU.
La discussion de haut niveau a commencé par un bilan des changements drastiques et des défis imposés par la pandémie ainsi que des solutions créatives découlant de cette crise mondiale sans précédent. À l’occasion de déclarations pertinentes, les représentants du Royaume-Uni, de la République populaire de Chine, du Japon, de Maurice et de Trinité-et-Tobago ont évoqué la croissance exponentielle des achats en ligne et du commerce électronique, l’augmentation des volumes de colis postaux et la demande croissante de distribution sans contact.
Selon l’ensemble des intervenants, les postes ont relevé ces différents défis avec une résilience remarquable en fournissant une aide vitale et des services socioéconomiques aux personnes du monde entier.
Cependant, si la vie normale, le travail et les activités se sont interrompus pour de nombreuses personnes, les problèmes mondiaux, tels que le changement climatique, les changements démographiques, la numérisation accélérée et la cybercriminalité, n’ont pas disparu pour autant. Dans le cadre de la deuxième session, intitulée «Qu’est-ce qui n’a pas changé durant ces deux dernières années?», des intervenants issus de la Belgique, de la Fédération de Russie et de l’Organisation intergouvernementale pour les transports internationaux ferroviaires ont souligné que des solutions collaboratives, innovantes et s’appuyant sur les technologies étaient l’unique moyen de reconstruire en mieux et de manière plus écologique.
Toutes les transformations ne sont pas nécessairement bonnes. Certaines tendances doivent être inversées afin que la poste conserve sa pertinence, reste concurrentielle et demeure un partenaire toujours fiable pour les clients en leur proposant des services de distribution et de communication inclusifs et de haute qualité. La troisième session a été consacrée à «ce qui doit changer». Le Brésil, l’Indonésie et l’Organisation mondiale des douanes sont intervenus pour mettre en lumière les écarts en matière de capacités et les fossés numériques existants, ainsi que sur la nécessité de redynamiser les partenariats intersectoriels. L’époque où l’on agissait seul appartient au passé; la collaboration agile et proactive entre les secteurs publics et privés, les opérateurs postaux et les douanes, les institutions nationales et internationales est aujourd’hui devenue synonyme de relance durable.
À la fin de cette journée, les principaux enseignements pour les Nations Unies et l’UPU ont occupé le devant de la scène. Singapour, la Suisse et la République unie de Tanzanie ont pris la parole. Leurs représentants ont appelé les acteurs internationaux à intensifier leurs efforts de coordination et l’appui technique fourni aux pays en développement, ainsi qu’à continuer d’offrir au secteur de telles instances inclusives et de partage de connaissances. L’ensemble de ces éléments sont des composantes essentielles de la nouvelle Stratégie postale d’Abidjan (2021–2025), qui sera examinée par le 27e Congrès postal universel.
En tant qu’institution spécialisée des Nations Unies pour les affaires postales, l’UPU mobilise le secteur postal pour réaliser les Objectifs communs de développement durable, tout en renforçant la confiance dans les services postaux et en ne laissant personne de côté.
Comme l’ont fait valoir plusieurs intervenants, seuls de tels engagements de la part des dirigeants postaux permettront aux postes d’être prêtes à jouer un rôle économique clé. Elles doivent se positionner à l’avant-garde du monde transformé qui émerge à la suite de la pandémie que nous vivons actuellement.
À l’occasion de la clôture de cet événement, Pascal Clivaz, Vice-Directeur général du Bureau international de l’UPU, a déclaré: «Les tendances que nous avons déjà observées ont été accélérées par la COVID-19, y compris en matière de dématérialisation et de connectivité. Ces tendances ont renforcé l’évolution des lettres vers les colis et la logistique et ont bouleversé les limites du secteur postal.»
La Conférence ministérielle de l’UPU de 2021, qui a été diffusée sur UPU TV, a généré 3000 connexions dans 172 pays.