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Les postes émettent au moins 26 millions de tonnes de CO2 par an, révèle le premier inventaire mondial de l’UPU

Le dirigeant de l’agence onusienne incite les acteurs du secteur postal mondial à réduire ces émissions et à faire le pari de la croissance verte

Sur la base de sa première enquête mondiale, l’Union postale universelle – institution spécialisée des Nations Unies pour les services postaux – estime que l’exploitation des installations et véhicules des postes de ses 191 pays-membres a généré, en 2008, au moins 26 millions de tonnes de CO2.

Ces postes, qui emploient au-delà de 5 millions de personnes, exploitent un réseau mondial de plus de 600 000 bureaux de poste et près d’un million de véhicules postaux, soit le réseau physique de distribution le plus vaste de la planète. Le Programme des Nations Unies pour l’environnement estimant à 38 000 millions de tonnes les émissions mondiales annuelles de gaz à effet de serre, les postes produisent 0,07% de ces émissions, toujours selon cette première enquête.

Les postes des pays industrialisés rejettent environ 11 millions de tonnes de CO2 ou 41% des émissions totales, alors que les postes des pays en développement et ceux les moins avancés en rejettent 15 millions de tonnes ou 59% des émissions.

Engagement

Par ailleurs, plusieurs postes adoptent depuis longtemps des pratiques écologiques. En effet, des milliers de facteurs distribuent le courrier à pied ou à bicyclette. En France, par exemple, on estime que les 100 000 facteurs de La Poste parcourent 50 fois le tour de la terre chaque jour. La poste japonaise utilise 10 000 bicyclettes, contre 28 000 pour La Poste française et 4200 pour La Poste belge. En outre, les postes investissent de plus en plus dans des véhicules alternatifs.

A l’approche du sommet mondial de Copenhague, le secteur postal s’engage à lutter davantage contre les changements climatiques et à trouver des moyens plus écologiques pour traiter et distribuer les envois postaux.

«Ce premier inventaire constitue une étape importante de notre volonté à lutter contre les changements climatiques», déclare Edouard Dayan, directeur général de l’UPU, qui sera à la conférence de Copenhague les 15 et 16 décembre. «L’UPU travaille avec tous ses partenaires, y compris le Programme des Nations Unies pour l’environnement, afin que les pollueurs d'aujourd’hui et ceux de demain réduisent l’impact de leurs activités sur l’environnement. En outre, une saine gestion de la question environnementale peut constituer un important vecteur de croissance. Faire le pari de la croissance verte, c’est renouveler les processus de la chaîne logistique et être plus efficaces, envisager des économies à long terme en matière de consommation d’énergie, développer de nouveaux produits et services moins dommageables pour l’environnement et projeter une image d’entreprise responsable», ajoute M. Dayan, dont l’organisation étudie la possibilité de créer un dispositif de compensation carbone pour le secteur postal.

Taux de réponse de 52%

Les résultats de l’enquête se fondent sur les réponses fournies par les postes à un questionnaire de l’UPU envoyé à tous ses pays-membres et les données de PostEurop, une organisation postale européenne, qui collecte aussi des renseignements sur le bilan carbone de ses membres.

Au total, 99 postes ont répondu au questionnaire (taux de réponse de 52%). Pour les autres, l’UPU a calculé des estimations en se basant sur des variables décisives comme le trafic postal du pays, le nombre de bureaux de poste, le nombre d’employés postaux, la superficie du pays, la population, le niveau de développement et les émissions nationales de gaz à effet de serre rapportées par la Banque mondiale, entre autres facteurs.

Le questionnaire s’est limité aux émissions produites par les installations et les véhicules postaux. L’UPU continuera à peaufiner son enquête en 2010 afin d’inclure des données sur les émissions indirectes issues, par exemple, des activités des opérateurs privés et des sous-traitants, du transport aérien, de la gestion des déchets ou de la fabrication des enveloppes et colis. L’UPU a distribué à tous ses pays-membres un guide afin de les aider à collecter les données et à faire les calculs nécessaires pour dresser l’inventaire.

L’UPU représentera le secteur postal mondial lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Copenhague.

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