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Crise financière: pas seulement une menace pour le secteur postal

Une conférence de haut niveau révèle risques et opportunités pour le secteur et l’économie mondiale

D’après les résultats d’une récente enquête menée par l’Union postale universelle (UPU), les réseaux postaux bénéficient d’une confiance accrue en matière de commerce électronique et de prestation de services financiers. C’est d’ailleurs cette confiance qui permet au secteur postal de mieux résister que d’autres à la crise financière qui bouleverse actuellement l’économie mondiale.

Si la poste aux lettres et le secteur des envois express subissent notamment les effets de la crise, les services financiers et certaines gammes de colis, eux, font état d’une croissance.

D’après les résultats de l’enquête, menée auprès de 15 grandes postes du monde et entreprises de messageries express, le secteur n’est pas à l’abri de la crise, mais il ne manifeste pas non plus les signes d’une dépression économique, comme d’autres secteurs.

Les opérateurs interrogés génèrent 66% des volumes mondiaux de la poste aux lettres, 88% des volumes de colis et jusqu’à 75% des volumes d’envois express.

Le secteur postal mondial emploie plus de 5,5 millions d’employés et exploite 660 000 bureaux de poste, en faisant l’un des plus grands employeurs sectoriels au monde et le réseau de distribution physique le plus vaste de la planète.

Principaux résultats par secteurs d’activité

(Sauf indication contraire, les chiffres représentent des variations entre mêmes trimestres en 2007 et 2008.)

Services financiers

Les institutions financières postales connaissent une croissance importante depuis le début de la crise. En 2008, quelques opérateurs européens, dont les postes suisse et allemande, ont vu croître, en un an, le nombre de comptes d’épargne ouverts et le nombre de dépôts effectués de plus de 50%. Un phénomène semblable avait été observé durant la Grande Crise des années 30, selon la statistique de l’UPU.

Colis

Par rapport aux mêmes périodes en 2007, les volumes de colis sur le plan national ont baissé de 0,5% durant le premier trimestre de 2008 et de 3,4% durant le troisième trimestre, pour ensuite croître de 1,1% au cours du dernier trimestre de 2008. Les experts estiment que cette croissance est attribuable aux ventes record par Internet enregistrées fin 2008 ou à une forte résistance du commerce électronique à la crise dans plusieurs pays.

La nouvelle est moins heureuse, cependant, du côté des colis du régime international. Si les volumes ont cru au cours des trois premiers trimestres de 2008, ils ont baissé de 4,5% pendant le dernier trimestre par rapport aux mêmes périodes en 2007. Les experts estiment que les volumes de colis du régime international ne bénéficient pas encore du commerce électronique, qui doit encore surmonter des obstacles sur le plan transfrontalier.

Poste aux lettres

La poste aux lettres du régime intérieur est le service le plus touché par la crise. En comparant les trimestres d’une année par rapport à l’autre, on observe, chez les opérateurs interrogés, une baisse des volumes de 5,9% durant le dernier trimestre de 2008, partiellement due à une baisse des envois de publipostage, notamment dans le secteur financier, qui a diminué son seuil de tolérance au crédit accordé, expliquent les experts.

Le publipostage étant moins développé sur le plan international, la poste aux lettres du régime international se montre plus stable. Si on compare 2008 à 2007, les volumes ont connu des variations allant de 3,7% à -2,8% pour ce qui est des taux de croissance trimestriels annualisés.

Services express

Les résultats de l’enquête font état d’une baisse de 4,4% des volumes du régime intérieur durant le dernier trimestre de 2008, par rapport au même trimestre de 2007, alors que les volumes internationaux, qui avaient connu une croissance de 7,1% au cours du deuxième trimestre de 2008, ont chuté de 2,2% à la fin de 2008.Entre le dernier trimestre de 2007 et celui de 2008, les revenus générés par les services express ont baissé de 7,9% à l’échelle mondiale. Les experts estiment que cette chute est attribuable à un recours accru à des services express «d’entrée de gamme».

Postes cotées en bourse

Cinq postes – allemande, autrichienne, néerlandaise, malaisienne et singapourienne – sont cotées en bourse ainsi que deux entreprises de messageries express – Fedex et UPS. En comparant l’évolution du prix de leur action par rapport à l’indice boursier au cours des six mois pendant lesquels la crise s’est intensifiée, d’août 2008 à janvier 2009, on remarque que le cours des actions de certains opérateurs est en étroite corrélation avec leur indice boursier, tandis que celui d’autres opérateurs a mieux évolué que le marché. Considérées comme des valeurs défensives, les actions des services postaux cotées en bourse ont tendance à mieux résister à une crise, voire à s’apprécier, estiment les experts de l’UPU.