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La substitution électronique à l’examen

Selon les experts, la substitution électronique du courrier, loin d’être homogène, serait un phénomène combinant les technologies et leur rythme de diffusion.

Heikki Nikali, de la poste finlandaise, a largement étudié le phénomène dans son pays. Selon lui, la substitution se caractérise selon trois principaux segments du courrier et se déroule en plusieurs phases: au début, la progression est lente, s’accélère avec le temps et se stabilise finalement.

Pour le segment «particulier à particulier» (C2C), «nous arrivons à bout de cycle», a-t-il déclaré lors du Forum sur l’économie du courrier et de l’express, tenu cette semaine en marge du Conseil d’administration. A son avis, les supports technologiques sont tellement nombreux que les clients ont l’embarras du choix. Mais, les «irréductibles de la lettre» restent peu sensibles au facteur prix d’un envoi personnel (carte de vœux, par exemple) et continuent d’utiliser la poste traditionnelle.

Pour le segment «entreprise à entreprise» (B2B), la substitution progresse en même temps que les technologies se développent. En Finlande, ces volumes de courrier (documents d’affaires, correspondance commerciale, etc.) ont diminué de 55% en 20 ans. La substitution augmente plus rapidement au sein des grandes sociétés que les petites et moyennes entreprises (PME), car ces dernières n’ont pas les moyens d’acquérir des solutions techniques souvent onéreuses. Mais leur situation pourrait bientôt évoluer dans les pays industrialisés.

Sur le segment «entreprise à particulier» (B2C), la substitution est en début de cycle, car la pénétration croissante du haut débit Internet dans les foyers, analyse l’expert finlandais.

Le rythme de la substitution électronique est variable d’un pays à l’autre, selon Franck Rodriguez d’Oxera, une société de consulting économique qui a passé au crible la situation postale en Grande-Bretagne et qui prédit une baisse continue du volume des lettres de 5% par an en Grande-Bretagne.

La reconnaissance légale progressive des factures électroniques et de documents administratifs par les autorités contribuerait à cette croissance. Ce facteur, associé au haut débit, coïncident avec la transmission électronique plus sûre des documents, ce qui encourage les PME à recourir à la substitution.

La substitution est aujourd’hui moins menaçante pour un segment du courrier: le publipostage. «C’est le seul segment qui permet d’intégrer, par exemple, les différents canaux de communication du courrier aux réseaux sociaux très fréquentés que sont Facebook, Twitter, Linkedln, selon l’expert américain Jonathan Margulies de Winterberry Group. La combinaison avec les médias électroniques donne de la valeur ajoutée au courrier publicitaire».