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Les postes doivent exploiter leur potentiel d’accès à l’inclusion financière

Un milliard de personnes sont bancarisées par le biais du réseau postal, et bien que ce réseau bénéficie du plus grand nombre de points de contact au monde, il est sous-utilisé en matière d’inclusion financière, selon une nouvelle étude présentée par l’Union postale universelle.

En 2010, 51 postes dans le monde détenaient 1,6 milliard de comptes d’épargne et de dépôt. L’UPU estime que le client postal moyen détient 1,5 compte, établissant le nombre de personnes bancarisées par le biais du réseau postal à un milliard, selon les résultats de l'étude présentée à l'occasion du 25e Congrès postal universel à Doha. Avec 660 000 points de contacts, les postes et leurs filiales financières arrivent au deuxième rang après les banques pour leur capacité à contribuer à l’inclusion financière. Le Fonds monétaire international recense 523 000 succursales bancaires et guichets automatiques dans le monde. «Le réseau postal présente un potentiel énorme en termes d’inclusion financière», selon Alexandre Berthaud, l’un des auteurs de l’étude. «Si seulement 51 postes proposant des comptes d’épargne sont capables de bancariser un milliard de personnes, les opérateurs postaux des autres pays-membres de l’UPU, notamment ceux à forte population, comme le Nigéria, la Russie, le Mexique, l’Éthiopie et la Colombie, pourraient facilement être une porte d’entrée au monde financier pour au moins 500 millions de personnes non bancarisées.» Les données donnent un aperçu global sur l’inclusion financière postale. Le rapport identifie cinq principales catégories de modèles d’affaires utilisés par les postes pour fournir des services financiers ainsi que les principaux facteurs dont les postes doivent tenir compte dès lors qu’elles fournissent des services financiers de base ou de niveau intermédiaire ou envisagent la prestation de services financiers sophistiqués. Le rapport propose aux postes des pistes de développement, selon leur situation actuelle dans le domaine.

Opportunités de croissance

Le Congrès, autorité suprême de l’UPU, a la semaine dernière adopté une résolution encourageant les pays-membres de l’Union à continuer à développer les services financiers. Il a reconnu leur importance pour réduire la pauvreté, Objectif du Millénaire pour le développement fixé par les Nations Unies, et leur capacité à stimuler la croissance des petites et moyennes entreprises.   Presque 12% des recettes postales mondiales de 304 milliards de dollars proviennent des services financiers postaux, selon les statistiques de l’UPU pour 2011. Dans certains pays, comme la Chine, l’Inde, le Gabon, la Tunisie, le Bangladesh, l’Italie, l’Azerbaïdjan, le Belarus et le Burundi, les services financiers postaux comptent pour plus de 50% du chiffre d’affaires de la poste. Vu la baisse générale des volumes de la poste aux lettres, les services financiers proposent de nouvelles opportunités de croissance pour les postes et ce secteur d’activité gagne du terrain au moment où les postes diversifient leurs activités. Le succès d’une poste à mettre en place des services financiers dépend d’une dizaine de facteurs clés, y compris la connectivité, la capacité financière, l’automatisation, la confiance et l’existence d’un cadre juridique et réglementaire, entre autres. En donnant un poids aux trois principaux facteurs clés de succès, soit la capacité, l’automatisation et le cadre juridique et réglementaire, les chercheurs de l’UPU ont élaboré un indice général de succès et accordé un rang aux pays évalués. Selon cet indice, le Maroc arrive au premier rang des pays en développement présentant le potentiel le plus élevé en termes de capacité à développer l’inclusion financière, suivi de la Serbie, du Bélarus, de la Malaisie, de l’Indonésie, de la Tunisie, du Kazakhstan, du Brésil, de la Chine et de la Namibie, pour ce qui est de la liste des dix premiers.