news

Les réseaux postaux représentent un énorme potentiel pour augmenter l’inclusion financière, confirme une nouvelle étude de l’UPU et de la Banque mondiale

Les personnes non-bancarisées, dont les pauvres, les personnes moins instruites et les sans-emploi ont plutôt tendance à obtenir des services financiers d’une poste que d’une banque, selon une analyse mondiale de l’Union postale universelle et de la Banque mondiale.

L’étude Rôle des Postes dans l’inclusion financière, présentée aujourd’hui à l’occasion d’un forum mondial sur l’inclusion financière pour le développement, organisé par l’UPU à Genève (Suisse), montre aussi que l’étendue et la taille du réseau postal peut augmenter de façon significative la détention de comptes par les plus démunis. Puisque seulement 44% des adultes dans les pays en développement où sont proposés des services financiers postaux détiennent un compte – soit à la poste, dans une banque ou les deux – contre un taux de bancarisation de 90% dans les économies à revenu élevé, les résultats indiquent qu’il existe encore un potentiel énorme pour les réseaux postaux en matière d’inclusion financière, soulignent les auteurs, des économistes de l’UPU et de la Banque mondiale. «Dans certains pays en développement et émergents, comme au Brésil, en Inde, en Chine, au Maroc ou en Afrique du sud, les faits démontrent que le réseau postal a largement contribué à bancariser la population», déclare José Ansón, économiste à l’UPU. «Ce qui est clair, c’est que ce réseau postal existe dans d’autres pays en développement, mais il est sous-exploité. Les choix de politiques sont au cœur de cet écart, et les pays voulant renforcer l’inclusion financière devraient en tenir compte.» Les résultats de cette nouvelle étude, qui dresse un profil mondial inédit des clients des services financiers postaux, sont basés sur les réponses de 150 000 adultes dans près de 150 pays au sondage Gallup mondial en 2011, mené pour le compte de la base de données sur l’inclusion financière mondiale de la Banque mondiale. Les résultats sont plus affinés encore à partir des données obtenues auprès de 65 000 adultes dans 60 pays proposant des services financiers postaux afin de déterminer le type de clientèle qu’attirent les postes, comparativement aux institutions financières traditionnelles. Lorsqu’on compare les personnes détenant un compte auprès d’une institution financière ou auprès d’une institution financière ainsi que d’une poste à ceux détenant un compte à la poste uniquement, les résultats révèlent que ces derniers sont souvent plus pauvres, plus âgés, moins instruits et sans emploi. Profil mondial Ce profil mondial inédit de la clientèle des services financiers postaux serait particulièrement utile pour les décideurs, soulignent les auteurs de l’étude. «Nos résultats offrent un nouvel éclairage sur le profil des clients que les postes bancarisent à travers le monde et permettent de mieux comprendre et tout en nuance comment les postes peuvent faciliter l’inclusion financière», déclare Leora Klapper, économiste principale au département de recherche de la Banque mondiale. «Les données suggèrent que les postes peuvent jouer un rôle moteur dans la prestation de services financiers aux populations plus vulnérables financièrement.» «A mesure que les économies des pays en développement progressent, les gouvernements peuvent utiliser le réseau postal pour verser les allocations sociales», ajoute José Ansón de l’UPU. «Investir dans un réseau postal plus étendu et moderne constituerait un facteur essentiel de la politique d’un pays en faveur de l’inclusion financière.» Il ressort aussi des résultats que les postes peuvent augmenter la détention des comptes en devenant des agents de liquidités pour le compte de tiers dans le cas de services financiers transactionnels, par exemple le versement des allocations sociales et les transferts d’argent des migrants. «Indépendamment du modèle d’affaires suivi par les postes, établir un lien entre les comptes et les services de paiement augmente le potentiel des postes pour bancariser les citoyens », souligne Alexandre Berthaud, expert en inclusion financière à l’UPU et co-auteur de l’étude. Pour que le secteur postal puisse déployer son plein potentiel en termes d’inclusion financière, deux facteurs s’avèrent essentiels, ajoute José Ansón, soit assurer la qualité et l’extension du réseau et la connexion des transactions de paiement aux comptes. Plus de 150 représentants de gouvernements, de postes, d’organisations onusiennes et non-gouvernementales, de banques centrales et d’organisations donatrices participent à ce forum mondial sur l’inclusion financière, qui se tient au Centre de conférences internationales de Genève aujourd’hui et demain. L’UPU organise ce forum pour alimenter le débat sur le rôle moteur des postes dans ce domaine. Il est organisé avec le soutien du département fédéral des affaires étrangères suisse et de l’Organisation internationale de la Francophonie. Note à la rédaction:                                                                     Base de données mondiale sur l’inclusion financière (Global Findex)