Les consommateurs ont dépensé plus sur les services postaux en 2012 que l’année précédente, selon les plus récentes statistiques de l’UPU sur le secteur postal public.
En valeur nominale, les dépenses de consommation postale ont crû de 4% pour atteindre 227,6 milliards de DTS (349,8 milliards de dollars US). En valeur réelle, cela représente une hausse de 1%.
Les chiffres 2012 recueillis auprès de 151 pays-membres de l’UPU indiquent la continuité dans un secteur fortement affecté par divers phénomènes à l’échelle mondiale, y compris le déclin progressif de la poste aux lettres et l’incertitude économique. Cela dit, la croissance du commerce en ligne présage de bonnes nouvelles.
La poste aux lettres reste généralement la principale source de revenus (43,9% en moyenne) pour les postes, et ce malgré le déclin continu des volumes de courrier.
Le volume mondial d'envois de la poste aux lettres a chuté d’environ 3,5% pour être ramené à 350,9 milliards d'envois. Le courrier international - environ 1% de ce volume total - a diminué de 7,3%, passant ainsi à 3,7 milliards d’envois.
Mais ce recul masque un fait: le poids des envois de la poste aux lettres, qui comprend les petits paquets jusqu'à deux kilos, ne cesse de croître.
«Avec le développement du commerce en ligne transfrontalier, de plus en plus de marchandises sont transportées via le flux international de la poste aux lettres», explique José Ansón, économiste à l’UPU.
«D’après notre suivi en temps réel de l’évolution du marché, cela serait lié au choix du consommateur qui, en cette période d’incertitude économique, privilégierait les services de base de la poste aux lettres plutôt que les services haut de gamme onéreux», ajoute-t-il.
Essor économique
Cette activité commerciale se reflète aussi dans la hausse soutenue du trafic mondial transfrontalier des colis postaux, qui a, selon les estimations, augmenté de 6,5% pour atteindre presque 60 millions d’envois pour les opérateurs postaux en place. Cette croissance est largement liée à l’essor économique que connaissent certains pays émergents.
Le volume de colis du régime intérieur a cependant connu une baisse de 1,5% pour tomber à 6,4 milliards d’envois en 2012, marquant la fin de vingt ans de croissance quasi-constante.
Mais selon José Ansón, ce léger déclin n’est sans doute pas le signe d’une baisse prolongée du service intérieur des colis. Il attribue ce recul à la forte concurrence que se livrent les sociétés de messagerie et à l’incertitude économique en Europe.
Avec la croissance exponentielle du commerce électronique et les restructurations des postes pour s’adapter à l’évolution de la demande, il prédit une hausse rapide des volumes de colis du service intérieur.
Variations régionales
Les tendances mondiales de recul des volumes d’envois de la poste aux lettres et d’augmentation du trafic des colis reflètent dans une large mesure la situation des postes des pays industrialisés, dont la part de recettes générées par la poste aux lettres est passée de 65,7% en 2002 à tout juste 53% en 2012.
Les colis et la logistique ont aussi connu un bond de 13,4%, pour représenter 22,1% des recettes.
En 2012, on note des disparités régionales quant à l’accessibilité des bureaux de poste. A l’échelle mondiale, un bureau de poste dessert en moyenne 9264 habitants.
Ce chiffre est de 71 389 habitants pour l'Afrique subsaharienne et de 21 427 habitants pour l’Afrique du Nord. L’Europe de l’Est est en meilleure position, avec 4470 habitants par bureau de poste.
Le réseau postal mondial comprend environ 642 000 bureaux de poste en 2012, soit 1,2% de moins qu’en 2011. Près de 55% des établissements postaux sont situés en Asie-Pacifique.
Quelque 1,5% des bureaux de poste du monde se trouvent en Afrique, où le réseau reste toutefois plus largement dispersé dans les zones peu développées de cette région que tout autre réseau comparable, y compris celui des banques et des entreprises de messagerie.
Le nombre d’employés postaux est également en déclin. On en compte 5,31 millions dans le monde en 2012, soit 1,2% de moins qu’en 2011.